"Le recours au Fonds de régulation des recettes doit être autorisé par le Parlement".A.Benkhalfa sur RadioM (audio-vidéo) - Maghreb Emergent

“Le recours au Fonds de régulation des recettes doit être autorisé par le Parlement”.A.Benkhalfa sur RadioM (audio-vidéo)

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L’ancien délégué général de l’ABEF s’attend à ce que le recours au FFR soit l’unique choix  pour le gouvernement pour cette année 2015 afin de combler le déficit budgétaire. A propos de la Loi de finances 2015, Benkhalfa pense qu’elle continue d’être une « grosse loi», car tournant autour de 83 à 84 milliards d’euros dont 50% sont destinés à l’équipement.

 

Le recours au Fonds de régulation des recettes (FRR) pour combler le déficit budgétaire ne doit plus être systématique, comme c’est le cas actuellement, a estimé ce mardi Abderrahmane Benkhalfa, analyste économique financier, invité du Direct de « Radio M » la webradio de Maghreb Emergent. « Le FRR n’est pas une ressource ordinaire. Quand il y a déficit budgétaire, on ne doit pas recourir aussi facilement au FRR », a déclaré l’ancien délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), pour qui (le recours à ce fonds) doit d’abord faire l’objet d’un vote particulier, comme le vote des deux chambres du Parlement. Autrement dit, le recours au Fonds de régulation FRR doit être autorisé par le Parlement. Or, actuellement « le FRR est malheureusement géré comme une ressource ordinaire », s’offusque M. Benkhalfa qui pense que c’est plutôt l’épargne institutionnelle qui doit être touchée. « Considérer le recours au FRR comme une ressource ordinaire n’est pas bon dans la rationalité budgétaire » du pays, a expliqué Benkhalfa qui recommande que les règles de recours à ce Fonds soient « corsées » et rendues plus difficiles que l’usage d’une ressource ordinaire. Pour autant, l’ancien délégué général de l’ABEF s’attend à ce que le recours au FFR soit l’unique choix  pour le gouvernement pour cette année 2015 afin de combler le déficit budgétaire.

Il faut reconsidérer le prix référence de 37 dollars

A propos de la Loi de finances 2015, Benkhalfa pense qu’elle continue d’être une « grosse loi » de, car tournant autour de 83 à 84 milliards d’euros dont 50% sont destinés à l’équipement. « Peu de pays de notre niveau ont une loi de finance comme celle-ci. C’est une loi de finances d’un pays en forte croissance », commente-t-il. Tout en suggérant de « normaliser » l’octroi des finances, Abderrahmane Benkhalfa appelle à reconsidérer le prix référence de 37 dollars sur lequel se base la loi de finances en le ramenant à 50 dollars. « Quand on évalue la loi de finance, on constate qu’il y a 50% qui sont couverts tandis que les 50% restants ne le sont pas. Ce qui est tout à fait anormal. Surtout que le pays se prépare à adhérer à l’OMC (Organisation mondiale de commerce) », a souligné l’invité de « Radio M », appelant à ce qu’il y ait une comparabilité de notre loi de finances par rapport au reste du monde. Abderrahmane Benkhalfa pense que la lisibilité de notre loi de finance ne peut se faire quand on a 22% du PIB (Produit intérieur brut) en déficit. « Pour moins que la cela un pays comme la Grèce a failli être expulsé de la zone euro », dit-il. Pour lui, une loi de finance ne doit pas seulement être une affectation de ressources mais elle doit être la « photographie » de l’état de l’économie du pays. L’autre « anomalie » relevée par Benkhalfa a trait au fait que le budget de fonctionnement contient encore un « lourd » budget destiné à la politique sociale et aux subventions.

La loi de finances gagnerait à être repensée

L’Algérie pratique deux sortes de subventions : directes pour les produits de première nécessité (produits alimentaires et médicaments), et indirectes que sont les subventions de la Sonatrach, la Sonelgaz et les sociétés de gestion des eaux. D’abord, se pose selon Benkhalfa le niveau élevé de ces subventions, ensuite, le fait qu’elles soient généralisées. Pour donner une mesure de cette aberration et cette grosse injustice sociale, Benkhalfa donne l’exemple d’un expatrié rémunéré 15000 euros par mois et un salarié algérien payé à 30.000 DA/mois et qui vont acheter un sachet de lait subventionné à 25DA. « La loi de finances gagnerait à être repensée », estime Benkhalfa. Rejoignant l’idée d’une règle d’or suggérée par le Think-Thank citoyen Nabni, Benkhalfa affirme que les crédits de fonctionnement ne doivent plus être couverts par la fiscalité pétrolière. Laquelle ne doit couvrir que le budget d’équipement. « Dès qu’on commence à puiser dans la fiscalité pour couvrir le budget de fonctionnement, cela signifie que nous ne sommes même pas capables de générer une fiscalité qui couvre les frais de nos administrations », note-t-il.

Extrait vidéo : http://bit.ly/1wRUe00

 

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