L’expert estime que l’Opep et ses alliés parviendront à un compromis pour diminuer la production d’au moins un million de barils jour.
La décision du Qatar de quitter l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à compter de janvier 2019, « n’aura pas de conséquences de nature à déstabiliser l’organisation », a indiqué à Maghreb Emergent, Mustapha Mékidèche, expert spécialisé dans les question énergétique et vice-président du Conseil national économique et social (CNES) .
Pour Mékidèche, ce n’est pas un fait nouveau pour l’Opep. « Il faut se rappeler qu’à un moment donné l’Equateur s’est retiré de l’Opep, après la baisse de sa production. Cela a été le cas aussi du Gabon. En fait, il ne s’agit pas d’une situation inédite pour l’organisation », a-t-il souligné.
« Le Qatar est plus un pays gazier que pétrolier, et sa stratégie dans le domaine des hydrocarbures est de placer des quantités de GNL sur les marchés mondiaux, notamment en Europe », a expliqué notre interlocuteur.
Selon lui, le Qatar veut exister en dehors de l’organisation. C’est une forme de confirmation de son existence et de son leadership.
« L’Opep décidera d’une baisse d’au moins un million de barils par jour »
A propos de la prochaine réunion de l’Opep et de ses alliés, prévue ce jeudi 9 décembre à Vienne (Autriche), l’expert estime que les pays producteurs parviendront à un compromis pour diminuer la production d’au moins un million de barils jour.
Ce compromis sera élargi, par la suite, aux pays non-Opep, essentiellement la Russie qui fait partie des trois plus grands producteurs mondiaux de pétrole, dont les Etats-Unis. Car, selon Mékidéche, il y a des intérêts objectifs qui relient ces pays même si sur le plan géopolitique, ces mêmes pays n’arrivent pas à trouver des terrains d’ententes.
Concernant le rôle que va jouer l’Algérie au cours de cette rencontre, Mékidèche a affirmé que notre pays jouera un rôle important dans l’élaboration de ce compromis. « C’est ce que l’Algérie a l’habitude de faire, notamment dans le rapprochement des positions au sein de l’organisation dans le souci de trouver une solution pour la limitation et la diminution de la production », a-t-il précisé.
Par ailleurs, notre interlocuteur a estimé que l’Algérie doit dépendre de moins en moins du pétrole. « Il faut aller beaucoup plus vite vers la diversification de notre économie et surtout vers la recherche d’autres moteurs de croissance pour pouvoir élargir nos sources d’exportations », a-t-il soutenu.
Pour lui, la diminution de nos réserves de change est un réel problème. Il dira à ce propos que « s’il n’y a pas d’autres ressources pour remplacer au moins partiellement cette érosion de nos réserves de change, nous serons face à un problème tout aussi important et stratégique pour l’Algérie ».