L’Iran a réagi positivement hier à l’accord Russie-Arabie saoudite sur le gel de la production de brut à ses niveaux de janvier. Cependant, estime des analystes du marché pétrolier, s’il n’annonce pas le gel de sa propre production, l’effet de ce soutien sur les prix ne va pas durer longtemps.
Le soutien exprimé par l’Iran hier mercredi à la décision commune prise avant-hier par l’Arabie saoudite et la Russie de geler la production de pétrole à ses niveaux de janvier a fait progresser les cours internationaux de l’or noir.
Le cours du baril de Light Sweet Crude (WTI) pour livraison en mars a clôturé en hausse de 1,62 dollar à 30,66 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Quant au baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, il s’est établi à 34,50 dollars.
Pour rappel, le lendemain de l’accord Russie-Arabie saoudite, l’Iran a affirmé, par la voix de son ministre du Pétrole Bijan Namadar Zanganeh, qu’il soutenait « toute mesure pour stabiliser le marché et augmenter les prix ».
Bijan Namadar Zanganeh a fait sa déclaration à l’issue d’une réunion tenue à Téhéran avec ses homologues irakien, vénézuélien et qatari. Cette réunion s’est tenue le lendemain d’une autre, qui avait eu lieu à Doha entre l’Arabie saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela et dont les décisions allaient dans le même sens.
La position iranienne n’est pas suffisamment claire, jugent, cependant, des analystes du marché pétrolier. Pour l’un d’eux, Abhishek Deshpande, cité par Agence France Presse (AFP), si cette position n’est pas rapidement clarifiée, l’effet de ce soutien sur les prix sera de courte durée et la correction des cours sera rapide. Il n’est pas exclu que le ministre iranien du Pétrole « joue sur les mots », a-t-il estimé assurant que celui-ci n’a « rien dit » de concret sur un éventuel gel de la future production iranienne. Et de rappeler que le même M. Zanganeh avait déclaré mardi que l’Iran ne renoncera pas à son quota.
Dès la levée, en janvier dernier, des sanctions internationales qui le frappaient, l’Iran avait annoncé l’augmentation de sa production de brut d’un million de barils par jour en deux phase et ce jusqu’à fin 2016. Ce pays produit actuellement, pour rappel, quelque 3 millions de barils de pétrole par jour.