Dans une publication sur son site internet, le Cercle d’action et de réflexion pour l’économie (CARE) a pointé du doigt l’anomalie de « l’invisibilité des comptes des caisses de sécurité, CNAS, CASNOS, CNAC et CNR, compte tenue de l’importance d’avoir de la visibilité sur ce genre de mécanismes publics.
CARE estime que la publication de comptes annuels permet d’informer sur les cotisations collectées, par secteur d’activité et par catégorie de cotisants, ainsi que l’usage effectif qui en est fait : « c’est le niveau minimal de la redevabilité envers le public », explique le think-tank algérien. « Le rattrapage de ce retards est une nécessité vitale en ces temps de révolution mondiale des technologies de l’information et de la communication ».
Invitant les responsables des organismes pointés du doigt à revoir leur copie, Le Cercle d’action et de réflexion pour l’économie a fait une comparaison avec des deux pays voisins de l’Algérie (Tunisie et Maroc). Il note qu’en Tunisie, il est possible de retrouver les états financiers de la Caisse d’assurance-maladie jusqu’en 2018, sur son site internet. Tandis qu’au Maroc, le rapport annuel 2018 et années précédentes ainsi que des statistiques détaillées de 2019, est mis à disposition des contribuables, sur le web.
« Sur le site internet de la Sécurité Sociale française (ameli) comme des organismes similaires de nombreux pays de l’OCDE, les comptes sont publiés sur une base trimestrielle, en même temps que les rapports d’évaluation établis notamment par les instances parlementaires », relève encore CARE, qui grossit le trait : « L’invisibilité des comptes des institutions s’applique également « à tous les autres segments de notre système de protection sociale ».
Pourtant « les comptes annuels des entreprises publiques et privées sont déposés obligatoirement au CNRC, qui a pour charge de les rendre accessibles à tous. De plus, l’Etat présente à l’Assemblée nationale les données principales concernant son budget annuel, lesquelles font l’objet de publication au Journal Officiel », explique CARE.
Avant de conclure : « Ces caisses sont des organismes dont la gestion est intimement liée à l’avenir de nos politiques de santé, de notre capacité à accéder à des soins de qualité ou de la garantie concrète de nos retraites futures. La publication régulière de leurs comptes est une nécessité démocratique de premier plan ».