Trois attentats en 2015 et ayant coûté la vie à plus de 70 personnes, en majorité étrangères, ont paralysé l’industrie touristique en Tunisie : 33% des hôtels parmi les 573 classés ont fermé leurs portes jusqu’à la mi-décembre, d’après l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).
Bien que forte de son positionnement géographique, ouverte d’un côté sur la rive sud de la Méditerranée et de l’autre côté sur le Sahara, la Tunisie vient de clôturer l’année en cours par un « déficit touristique », et ce malgré une certaine relance du tourisme intérieur et de proximité pourtant impactée par une forte mobilisation sécuritaire sur tout le territoire tunisien.
Sur l’année 2015, les indicateurs majeurs du tourisme tunisien, qui représente 7% du PIB et emploie 12% de la population reflètent la délicate conjoncture que traverse l’économie tunisienne, déjà en stagnation ces trois dernières années, selon des observateurs tunisiens.
En effet, une récente enquête consultée par Xinhua auprès de l’Observatoire de suivi du secteur touristique tunisien montre que sur les 570 hôtels classés, 270 ont déjà fermé leurs portes, soit près de 48%. Au 15 décembre dernier, 61 hôtels sur les 253 hébergements non classés avaient fermé, soit une diminution de 24%.
Selon cette même enquête, les régions touristiques balnéaires et sahariennes sont les plus affectées par cette crise. A titre d’exemple, le taux de fermeture d’hôtels à Sousse (principale province côtière de l’est du pays) a atteint 43,75% et s’élève à 58,72% sur l’île de Djerba (côte sud-est).
La crise qui frappe le tourisme en Tunisie n’a pas empêché les Tunisiens ou encore les touristes issus des pays voisins (Libye et Algérie) d’apprécier le climat équilibré du sud tunisien pendant les fêtes de fin d’année, qui coïncident cette année avec le Maouled Ennabaoui.
A environ 500 km au sud de la capitale Tunis, les hôtels de la province de Tozeur affichent déjà complet à quatre jours du réveillon, avec un taux de remplissage de 100%, a-t-on appris auprès de la direction régionale du tourisme de Tozeur.
« Environ 99% de ce taux de remplissage a été rempli par le tourisme intérieur », a révélé à Xinhua Mohamed Sayem, délégué régional du tourisme dans le sud-ouest tunisien.
Plus au sud, Djerba connaît elle également la déprime. Pour ne citer que l’exemple de l’île de Djerba parmi une dizaine de zones touristiques en Tunisie, 45 hôtels ont réussi à résister à la crise, tandis 64 autres ont déjà fermé.
L’un des établissements hôteliers phares de l’île de Djerba, le « Radisson-Blu Palace » enregistre actuellement un taux d’occupation de 15% uniquement, un taux qui pourrait atteindre 25% pour le réveillon.
Lors de ces périodes, cet hôtel accueillait normalement entre 450 et 500 clients, un chiffre réduit cette semaine à une moyenne de 58 clients. Pendant les vacances de fin d’année, seulement 72 réservations ont été enregistrées.