Cette attaque terroriste s’est déroulée le jour même où les autorités sécuritaires ont annoncé le démantèlement d’une cellule »takfiriste », active dans la banlieue nord de Tunis.
L’attaque terroriste du Musée du Bardo, au cœur de la capitale tunisienne, repose en des termes inquiétants la question de la capacité de nuisance des groupes terroristes en Tunisie. Elle a été menée par au moins deux terroristes en treillis militaires, abattus au cours de l’assaut des forces de sécurité tunisiennes. Elle a fait 22 morts, dont 20 touristes, selon le ministre tunisien des relations avec les institutions constitutionnelles Kamel Jendoubi. ces victimes sont de diverses nationalités (polonaise, italienne, allemande, espagnole…) et 2 Tunisiens (un policier et une femme de ménage).
Une cellule »tyakfiriste » démantelée à Tunis
Cette attaque terroriste s’est déroulée le jour même où les autorités sécuritaires ont annoncé le démantèlement d’une cellule »takfiriste », active dans la banlieue nord de Tunis. Selon le ministère tunisien de l’Intérieur, l’unité nationale d’investigation sur les crimes terroristes a démantelé une cellule « takfiriste », dans le cadre des opérations sécuritaires anticipatives visant à mettre en échec des plans terroristes. Les 7 personnes la formant procédaient à la surveillance de responsables sécuritaires résidant dans la banlieue nord de Tunis qu’ils projetaient de prendre pour cible ultérieurement, a encore précisé le ministère, qui a ajouté que des armes blanches, des équipements militaires, des téléphones portables, une unité centrale d’un ordinateur et un caméscope avaient été saisis.
Hier mardi, la même source avait annoncé que 10 terroristes avaient été arrêtés durant les dernières quarante-huit heures alors qu’ils tentaient de franchir le sol libyen pour y rallier les groupes armés islamistes.
Vers une nouvelle loi antiterroriste
Un projet de loi antiterroriste sera présenté dans les prochains par le gouvernement Essid aux parlementaires. Il entend »pallier aux insuffisances et aux défaillances de la loi de lutte contre le terrorisme de 2003 », selon le ministre tunisien de la Justice, Mohamed Salah Benaïssa. Il comporte, a-t-il expliqué, »une définition plus précise du crime terroriste sous tous ses aspects et clarifie les moyens d’investigation et les différentes techniques de lutte antiterroriste ».
Un coup dur pour le tourisme
Déjà mal en point, le tourisme tunisien sera très affecté par cette attaque terroriste, qui rappelle aux tours opérateurs d’autres qui avaient ciblé également des touristes, dont celui qui avait visé une synagogue à Djerba, le 11 avril 2002.
Les chiffres du bilan 2014 ne sont déjà pas tellement emballants, selon le ministère tunisien du Tourisme. Le nombre de touristes a baissé de 3,2%, passant de 6,27 millions en 2013 à 6.07 millions en 2014. Les recettes ont atteint 1,59 milliard d’euros en 2014, en hausse de 6,4% par rapport à 2013 mais elles restent inférieures de 14,5% aux recettes enregistrées en 2010, une année avant la Révolution de Jasmin qui a fait dégager Zine El Abidine Benali et provoqué le Printemps arabe.