La justice française reproche à l’ancien golden boy algérien, aujourd’hui incarcéré à Alger, les délits de banqueroute par dissimulation ou détournement d’actifs. En juin dernier, une peine de 3 ans d’emprisonnement ferme avait été requise à son encontre.
C’est après-demain mardi que le tribunal de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, devrait prononcer son verdict dans le procès d’Abdelmoumen Rafik Khalifa, l’ex-patron du groupe algérien Khalifa aujourd’hui disparu après une retentissante faillite.
La justice française reproche à l’ancien golden boy algérien, incarcéré à Alger, ainsi qu’à certains de ses collaborateurs, les délits de banqueroute par dissimulation ou détournement d’actifs. Dans la corbeille, il y a notamment la vente obscure à 16 millions d’euros d’une villa achetée 36 millions d’euros, la vente-détournement de trois avions de Khalifa Airways pour une valeur de plus de 5 millions, ainsi que des voitures de luxe de la société Khalifa Rent a Car.
Lors de la dernière audience en date de ce procès, en juin dernier, le procureur du tribunal de Nantere avait requis trois ans d’emprisonnement ferme contre Abdelmoumen Rafik Khalifa, jugé en France par défaut.
Dans ce même dossier traité par le tribunal de Nanterre, dix autres personnes sont également poursuivies par la justice française. Il s’agit de l’ex-épouse de l’ex-golden boy, d’un notaire, d’anciens représentants de l’entreprise en France ainsi que d’un constructeur et équipementier aéronautique. La justice française leur reproche d’avoir dissimulé un certain nombre d’actifs, dont une somptueuse propriété sur la Côte-d’Azur.
Le procès à Alger sera public, promet le ministre de la Justice
Au tribunal de Nanterre, en juin 2014, les débats avaient mis en évidence le train de vie fastueux d’Abdelmoumen Rafik Khalifa et de certains de ses proches aux frais des sociétés du groupe.
Symbole de cette démesure, la propriété Bagatelle à Cannes, trois somptueuses villas de 5.000 m2 au total, avec deux piscines extérieures, des cascades, des jacuzzis, des piscines intérieures… »Est-ce que vous ne trouviez pas cela un peu fou? », avait lancé la présidente du tribunal, Fabienne Siredey-Garnier, aux accusés. « A un moment, nous avions perdu la notion des prix », avait reconnu un des accusés.
Arrêté en 2007, puis extradé, en décembre 2013, par la Grande-Bretagne vers l’Algérie, l’ex- golden boy a déjà été condamné dans son pays par contumace à la réclusion perpétuelle. Il attend d’être entendu par la justice algérienne.
Selon le ministre de la Justice Tayeb Louh, « tous les dossiers soumis à la justice déboucheront sur un procès public, conformément aux procédures pénales en vigueur ».