Il est 15 heures trente lorsque Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène et Athmane Tartag arrivent au tribunal militaire de Blida. Les caméras de l’ENTV sont en haut des escaliers menant au tribunal mais deux autres équipes chargées de la prise de vue sont embusquées loin ou derrière des buissons.
Les trois prévenus arrivent l’un derrière l’autre accompagnés chacun par un agent de la DGSI, talkie-walkie à la main.
C’est le général Toufik, dos voûté qui ouvre le bal, suivi de près par Saïd Bouteflika, qui prend soin de cacher derrière son dos en voyant les caméras le paquet blanc qu’il avait à la main. Enfin, c’est Athmane Tartag qui ferme la marche.
[▶️. Vidéo]. Des images de #Saïd_Bouteflika, général #Toufik et #Tartag devant le tribunal militaire de Blida. pic.twitter.com/f7c99LZ7Ku
— ObservAlgérie (@ObservAlgerie) May 5, 2019
Le communiqué du procureur général près la cours militaire de Blida, l’article 11 paragraphe 3 du code de procédures pénales, informe le publique que les poursuites judiciaires ouvertes à l’encontre des trois prévenus et contre toute personnes dont l’implication est établie par l’enquête sur des accusation « d’atteinte à l’autorité de l’Armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat », des faits prévus et punis par les articles 284 du code de justice militaire et 77 et 78 du code pénal.
« Pour les besoins de l’enquête, le procureur militaire de la République près le Tribunal militaire de Blida a chargé un juge d’instruction militaire d’entamer la procédure d’instruction, et après mise en inculpation, ce dernier a rendu des mandats de placement en détention provisoire à l’encontre des trois prévenus » Ajoute le communiqué.
Pour rappel, l’article 284 du code de justice militaire stipule que « Tout individu coupable de complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire, d’un bâtiment ou d’un aéronef militaire, ou à la discipline ou à la sécurité de la formation, du bâtiment ou de l’aéronef, est puni de la réclusion criminelle de cinq (5) à dix (10) ans. Il y a complot dès que la résolution d’agir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs individus. Le maximum de la peine est appliqué aux militaires les plus élevés en grade et aux instigateurs dudit complot. Si le complot a lieu en temps de guerre, ou sur un territoire en état de siège ou d’urgence, ou dans toutes circonstances pouvant mettre en péril la sécurité de la formation, du bâtiment ou de l’aéronef, ou a pour but de peser sur la décision du chef militaire responsable, le coupable est puni de mort ».