L’économie bleue en Afrique du Nord : un potentiel sous-estimé

L’économie bleue en Afrique du Nord : un potentiel sous-estimé

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« Le secteur du transport maritime présente un défi de taille pour l’économie bleue en Afrique du Nord. La Méditerranée est l’une des mers les plus actives au monde, sur laquelle circulent 20 % du commerce maritime mondial, 10 % du transit de containers et plus de 200 millions de passagers », indique Lilia Hachem Naas, Directrice du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord.

Malgré un grand potentiel économique pour la région, Lilia Hachem Naas, a averti aussi que « l’augmentation constante du trafic maritime aggrave la pression écologique, par l’augmentation des émissions de CO2, la pollution et le volume des déchets rejetés en mer ».

Qui sont les pays qui utilisent leur potentiel ?

Selon un document d’analyse du 8ème forum pour le développement de l’Afrique du Nord, intitulé “Economie Bleue en Afrique du Nord : efficacité du transport maritime dans la facilitation du commerce international à l’ère du digital”, il en ressort que « l’Egypte détient le record en matière de contribution aux exportations de services de transport, à la fois en termes de valeur ajoutée et de part de services exportés. Au total, 5,5 milliards d’USD transitent par le canal de Suez, soit 61 % des 8,1 milliards d’USD correspondant aux exportations de services de transport de l’Egypte en 2016 ».

Le Maroc vient en seconde place parmi les États de la sous-région de l’Afrique du Nord. « Ce classement est dû à sa position géographique et à ses exportations diversifiées. La valeur ajoutée des services de transport du Maroc s’élève à 2,6 milliards, ce qui correspond à une part de 16,8 % du total de ses exportations de services ».

La Tunisie occupe la 3ème place en termes de valeur ajoutée, avec 954 millions d’USD, suivie par l’Algérie, avec 672 millions d’USD ; quant aux services de transport, ils représentent 29% du commerce total des services pour l’Algérie, et 20 % pour la Tunisie.

« Cette différence s’explique majoritairement par les exportations de pétrole de l’Algérie et par la prédominance de l’industrie du tourisme en Tunisie », explique les rédacteurs de l’analyse.

Grâce aux efforts du Soudan pour promouvoir son commerce de transit, ses exportations dans le domaine des transports se sont fortement accrues, pour parvenir à une part de 17 % du commerce total des services. Même si la Libye a une part relativement élevée d’exportations dans le domaine des transports (39%) par rapport à la totalité de ses exportations dans le domaine des services, son commerce a été lourdement entravé par l’instabilité politique.

« La Mauritanie et la Libye se situent au même niveau en termes de valeur ajoutée dans le domaine du transport à l’export », indique le document.

Le potentiel en chiffres

Selon l’UNCTAD (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement 2018), « la totalité des exportations maritimes au niveau de la sous-région de l’AN s’élevait à 3,6 milliards d’USD en 2016, soit 28 % de la totalité des services exportés et 57 % des 6,32 milliards d’USD, correspondant au total des exportations de l’Afrique par transport maritime (UNCTAD Stat., 2018) ».

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