Le 1er assembleur automobile égyptien a engagé une procédure pour obtenir réparation des « préjudices subis » pour ses investissements en Algérie.
L’Egyptien Ghabbour Auto a adressé, selon une source proche du dossier, trois courriers aux autorités algériennes, la présidence de la république, le ministère de l’industrie et le ministère du commerce par lesquels il introduit une requête en réparation.
L’assembleur automobile égyptien – 150 000 véhicules par an – considère que les décisions du gouvernement algérien depuis 2016 concernant le marché automobile ont porté atteinte de manière abusive à ses intérêts et lui ont valu de lourds préjudices. L’industriel Egyptien de l’automobile distribuait notamment la marque Geely en Algérie. Il considère que le régulateur du marché automobile (ministère de l’industrie) n’a pas respecté la convention qui lie l’Algérie à l’Egypte en matière de protection des investissements.
Une autre convention entre l’Algérie et le Luxembourg sur les investissements serait également évoquée, le véhicule d’investissement de Ghabbour Auto en Algérie étant luxembourgeois. Arbitrage politique ? La source proche de ce contentieux rapporte qu’au-delà d’un délai de six mois sans retour positif des autorités algériennes au sujet de sa requête en réparation, Ghabbour Auto se donne le droit de recourir à un arbitrage international pour faire valoir ses intérêts.
Une délibération politique directe à haut niveau est encore possible entre Alger et Le caire, sur ce dossier. Les courriers adressés aux autorités algériennes précédent, en effet, de quelques jours la visite imminente du président Tebboune en Egypte. Le groupe Groupe Ghabbour dont le président Raouf Ghabbour est influent dans le monde des affaires égyptien exerce ainsi une pression sur le Maréchal Sissi afin de sauvegarder son investissement en Algérie.
Le risque de voir d’autres distributeurs internationaux, européens et asiatiques, suivre en Algérie le chemin du contentieux comme Ghabbour Auto est faible, à la veille d’une redistribution des cartes avec la réouverture des importations. Mais il n’est pas tout à fait exclu.