«Les acquisitions d’Oxxo et FargorBrandt par Cevital ont été faites avec des financements de projet» - F. Bourenani, expert financier - Maghreb Emergent

«Les acquisitions d’Oxxo et FargorBrandt par Cevital ont été faites avec des financements de projet» – F. Bourenani, expert financier

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Les récentes acquisitions faites par le groupe de Issad Rebrab, d’Oxxo et de Fagor-Brandt ont été rendues possibles « avec l’accompagnement de banques internationales sur la base de financements de projet, » a déclaré ce mardi Farid Bourenani, expert en ingénierie financière et conseiller du groupe privé algérien.

Invité du « direct » de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent, Farid Bourenani a expliqué la stratégie d’internationalisation du groupe Cevital, dans un contexte de crise économique mondiale, paradoxalement favorable à ce type de transactions. Au moment où l’Algérie tourne le dos aux acquisitions de fleurons mondiaux à bon marché, le groupe de Issad Rebrab s’est montré offensif, à travers une série d’acquisitions qui se sont accélérées ces dernières semaines en France, et un dossier de reprise du géant français Ascometal, en cours d’étude au tribunal de commerce de Nanterre. « Il n’y a pas eu de soutien financier à Cevital à partir de l’Algérie malgré les ressources financières confortables dont dispose le groupe, » a déclaré Farid Bourenani en réponse aux interrogations, en Algérie, sur les sources de financement de ces reprises par le groupe privé algérien. « Les acquisitions d’Oxxo et de FagorBrandt sont de purs financements de projets et c’est leur seule rentabilité qui va les rembourser, » a poursuivi l’invité de Radio M.
Interrogé sur l’opportunité, pour Cevital, d’aller maintenant sur le marché mondial des acquisitions d’actifs, l’expert estime que le groupe algérien « a pris le temps de se faire connaitre et de construire une crédibilité, » qui lui a permis de convaincre des banques internationales sur la solvabilité de ces investissements et de l’intérêt, pour elles, de les financer. « Il y a bien évidemment l’activité et le marché qui ont aussi été pris en compte par le banques, mais je peux dire que Cevital est une entreprise attractive, à qui on reconnait un savoir-faire et une qualité d’industriel» a-t-il ajouté.
Ascometal, une belle opportunité
Farid Bourenani dit « regretter » que l’Etat n’accompagne pas les entreprises algériennes dans l’acquisition de « pépites » à l’international, et de se contenter de couvrir les besoins du marché algérien. « Faire des champions à l’intérieur de nos frontières n’a pas de sens, ces acquisitions vont profiter à l’entreprise et, in fine, à l’Algérie et non à des individus, » a-t-il dit.
Dans le dossier de reprise du sidérurgiste français Ascometal, pour lequel le groupe de Issad Rebrab a introduit une offre à 620 millions d’euros, Farid Bourenani considère que cette entreprise « est une très belle opportunité et nous y mettons toute notre énergie car elle va dans le sens des intérêts de Cevital et de l’Algérie, ». Le tribunal de commerce de Nanterre doit se prononcer le 22 mai sur cette reprise, qui fait l’objet d’une rude concurrence entre repreneurs français et internationaux.
Acheter une marque plutôt que d’en créer une nouvelle
A travers l’acquisition du leader français de la menuiserie PVC Oxxo, Cevital vise une « intégration verticale » de l’activité avec celle de sa filiale de verre plat en Algérie, MFG, dont 70% de la production est exportée en Europe. « Oxxo, c’est aussi une marque, un savoir-faire, un réseau de distribution et une entrée sur le marché européen,» a expliqué Bourenani. Car si les sites d’Oxxo ne produisent que 200.000 fenêtres/an en France, « l’usine projetée à Setif en fabriquera 2,1 millions avec 3.000 emplois à créer, » a-t-il ajouté.
L’achat de FagorBrandt répond à la même démarche stratégique pour le groupe Cevital : un label de renommée mondiale, des brevets technologiques, un pôle de recherche et développement, et une nouvelle usine à Setif qui fabriquera 8 millions de produits/an, dont une grande partie sera destinée à l’exportation. « Sans ces deux acquisitions, ces deux grandes usines, qui vont créer 10.000 emplois, ne verraient pas le jour en Algérie, » a conclu l’expert.

 

 

 

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