Quelque 300 jeunes du contingent rappelés sous les drapeaux dans les années 1990 se sont rassemblés ce matin au centre d’Alger pour réclamer des pensions et le droit à une prise en charge médicale. Leur coordination affirme parler au nom de 23.000 personnes.
Les samedis revendicatifs dans la capitale algérienne se succèdent et ne se ressemblent pas. Réunis à l’appel de la Coordination nationale des rappelés (jeunes du contingent « rappelés » par l’armée dans les années 1990 pour lutter contre le terrorisme), quelque 300 personnes ont manifesté aujourd’hui au Square Khemisti, près de la Grande Poste, au centre d’Alger.
« Nous sommes ici pour demander une reconnaissance et aussi que les promesses non tenues soient honorées, à savoir le versement d’une pension et la prise en charge médicale de tous les rappelés », a indiqué à Maghreb Emergent Lounes Ouaked, vice-président de la Coordination, une « organisation apolitique » qui « n’appartient à aucun parti » a-t-il précisé. Selon lui, près de 23.000 personnes sont concernées par ces revendications.
Pas de réponse
Onze revendications au total figurent dans la plateforme de la Coordination dont une copie a été remise, le 16 mars dernier, au ministère de la Défense nationale (ADM). Parmi ces revendications l’accès au bénéfice de la loi sur la Concorde civile (2000) et de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale (2004). « Nous avions laissé jusqu’au 23 mars au gouvernement pour obtenir une réponse à nos revendications, et comme nous n’avons rien reçu, aujourd’hui nous manifestons », a expliqué Lounes Ouaked.
Créée en 2011, la Coordination nationale des rappelés est présente dans 43 wilayas. Elle organise régulièrement des manifestations pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation de cette catégorie de la population. De nouveaux rassemblements sont prévus « jusqu’à la fin de la campagne électorale » et dans « plusieurs villes » du pays, a assuré Lounes Ouaked.