Un vibrant hommage a été rendu au militant des droits humains décédé aujourd’hui, Kamel Eddine Fekhar.
A l’initiative des avocats du barreau de la wilaya de Bouira et en collaboration avec d’autres secteurs d’activité et des syndicats de l’enseignement du secondaire et du supérieur, une grande marche de protestation a été organisée ce mardi, et à laquelle se sont joints les étudiants.
Bien avant que la procession ne s’ébranle à partir du siège de la cour de justice pour prendre le chemin du grand boulevard et aller vers le siège de la wilaya, les manifestants ont tenu à observer une minute de silence à la mémoire du docteur et militant des droits de l’homme et des droits des Mozabites, Kamel Eddine Fekhar qui vient de décéder aujourd’hui. Sans doute, affectés par cette brusque et si triste nouvelle, les avocats et d’autres manifestants, n’ont pas arrêté d’entonner à l’unisson et de très vive voix « Ya Fekhar artah artah, sa nouwassil El Kifah (Fekhar repose en paix, nous continuerons le combat) ».
Me Mouloud Aigoune avocat au barreau de Bouira rencontré lors de cette manifestation dira : « aujourd’hui comme vous voyez, nous avons été rejoints par d’autres parties qui ont répondu à notre appel, afin d’animer ensemble cette journée de protestation, et de pouvoir ainsi élargir le combat à d’autres secteurs ». Le professeur Youcef Outafat, coordinateur local du Conseil national de l’enseignement du supérieur (CNES) nous fera cette déclaration : « Nous sommes présents à cette marche dans le cadre du renforcement du mouvement populaire, et pour dire non à la dictature, oui à la concrétisation de toutes les revendications citoyennes ».
Meziane Chabane, membre du syndicat national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) a, quant à lui tenu, a préciser que « le système qui nous dirige est en train de mener des manœuvres dilatoires et de tergiverser pour ne pas répondre aux mots d’ordres du peuple qui se traduisent l’application des articles 7 et 8 de la Constitution. Car en dehors de la Constitution, la solution est politique. Donc, la transition s’impose ».
Une fois arrivés sur l’esplanade qui fait face au siège de la wilaya, les manifestants ont repris en cœur « Djazair Hourra demcratiya (Algérie libre et démocratique) ». La plupart des manifestants affichaient une mine défaite, sans aucun doute, la mort de Kamel Eddine Fekhar a beaucoup pesé sur le cours de cette action de protestation. « Kamelddine Fekhar est mort pour ses idées, malgré les brimades qu’il a subi, il n’a jamais cédé », a conclu un syndicaliste.