Le risque des créances non payées est, cependant, important pour les banques marocaines opérant sur le continent africain. Les créances en souffrance représentaient en 2013 un encours de 10,4 Mds de DH, soit un taux de risque de 10,6%, selon la Banque centrale marocaine.
Trois banques marocaines comptent développer davantage leurs activités en Afrique, où elles ont réalisé, en 2016, un produit net bancaire (PNB) de 14 milliards de DH, soit près de 30% du total engrangé sur l’année, selon un bilan de leurs filiales africaines.
Attijari Wafa Bank, Banque Populaire et BMCE Bank of Africain ont fait remonter plus de 2 milliards de DH de profits de ces filiales, soit 22% du résultat net part du groupe (RNPG) récolté au total, indique l’hebdomadaire marocain LaViEco.
Les trois banques, dont la filiale de la Société nationale d’Investissement (SNI), le groupe de la famille royale, ont réalisé d’importants dividendes en Afrique, et comptent aujourd’hui renforcer leur présence en Afrique de l’Est et de l’Ouest.
La bonne santé des filiales africaines de ces trois banques de la place, avec une croissance de 4% en 2016, contraste avec le résultat mitigé sur le plan national des maisons mères. Au total, les bénéfices nets de ces trois banques se sont établis à 9 milliards de DH depuis 2010, date du début de l’embellie financière pour elles en Afrique.
Les banques marocaines comptent une cinquantaine de filiales en Afrique qui gèrent un réseau de plus de 1.350 agences, selon la Banque centrale du Maroc. Attijariwafa Bank vit une véritable success story en Afrique : elle a remonté en 2016 sa filiale de tête, Attijariwafa Bank Maroc, près de 4,6 milliards de dividendes exceptionnels.
Affaires en Egypte
Le groupe, qui compte 1.500 employés, un réseau de 56 agences et plus de 660 millions de DH (MDH) de profit net un bilan total de 22 Mds de DH, compte finaliser un tour de table pour absorber la filiale égyptienne de la banque britannique Barclays. La Vie Eco note que ‘’selon les anticipations conservatrices de la banque, cette participation rapportera au groupe au moins 450 MDH de bénéfices dès 2017.
En 2016, la filiale du groupe SNI a réalisé près du quart de son RNPG, soit 1,1 milliard de DH, en Afrique. La même banque compte également prendre une prise de participation majoritaire dans le capital de la Cogebanque, au Rwanda. De son côté, la Banque Populaire compte étendre son réseau à l’Afrique de l’Ouest après la récente ouverture d’une succursale en Guinée-Bissau, et entend, dans la même lancée, s’implanter au Ghana et au Nigéria. La BP a engrangé en 2016 16% de son PNB et 10% de son RNPG en Afrique. Quant à la BMCE Bank of Africa, propriété de la famille Benjelloun, plus de la moitié de son PNB et le tiers de son RNPG proviennent des implantations africaines. Elle a pour objectif immédiat de renforcer sa présence en Afrique de l’Est, et compte déjà 19 filiales dans 17 pays.
Ces banques couvrent en majorité les investissements de groupes industriels, des services et du BTP marocains, implantés en Afrique, notamment en Côte- d’ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso. Pour autant, le risque des créances non payées est important pour elles. Les créances en souffrance représentaient en 2013 un encours de 10,4 Mds de DH, soit un taux de risque de 10,6%, selon la Banque centrale marocaine.