Les rapports et les études de l’ONS ne sont jamais rendus publics à temps, constate l’économiste Ferhat Ait Ali.
Le Café des experts économiques (CEE) de Radio M a mis le doigt là où ça fait mal pour l’économie nationale. Il s’agit des statistiques de l’économie nationale et plus précisément le taux d’inflation et le taux de chômage.
L’économiste Ferhat Ait Ali est revenu sur la méthode universelle pour mesurer le taux d’inflation. En Algérie, « c’est l’Office national des statistique (ONS) qui réalise des études sur le taux d’inflation à partir de l’évolution des indices de prix à la consommation, qui vont des produits alimentaires jusqu’à l’immobilier. Pratiquement, tous les besoins d’un ménage et tous les prix, intrants industriels inclus ».
Mais, le comble c’est que les rapports et les études de l’ONS ne sont jamais rendus publics à temps. « Si les indices des prix à la consommation ne sont pas rendus publics rapidement, ils vont forcément influer sur tout le reste », précise l’expert,
Un avis partagé par Saïd Ighilahriz, directeur d’Ecothenics, cabinet spécialisé dans les études économiques. Selon lui, « il y a un très sérieux problème dans la production des statistiques sur l’industrie. L’ONS ne prend en compte que la production du secteur public, qui est le moins important dans la sphère industrielle nationale, par rapport à celui de la production des entreprises privées ».
L’ONS produit des comptes trimestriels qui « ne donnent pas les équilibres ressources emploi chaque trimestre. Ils ne donnent pas des chiffres sur l’épargne des ménages et encore moins le Tableau des opérations financières (ToF) vide depuis des lustres ni le patrimoine des entreprises ».
Encore plus grave, « depuis 1993, il n’y a aucun indice sur l’investissement par branche », regrette Saïd Ighilahriz, en s’étonnant du fait que les autorités parlent du code des investissements.
De son côté, le professeur Mourad Goumiri, a mis le point sur l’indice du taux de chômage. Selon Goumiri « Il y a une inadéquation des chiffres entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et leur répartition sur les différents secteurs ».
Dans les différents rapports, on trouve des chiffres sur des dettes d’entreprises qui n’existent plus. Tout cela en l’absence d’un recouvrement fiable », souligne Mourad Goumiri