Les cours du pétrole ont terminé en baisse vendredi sur le marché new-yorkais Nymex mais ils affichent sur l’ensemble de l’année 2016 leur meilleure performance depuis 2009, grâce à l’accord entre pays producteurs pour réduire la production, dont l’excédent a pesé sur les prix pendant deux ans.
Le contrat février sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu cinq cents sur la journée, soit 0,09%, à 53,72 dollars le baril et le Brent trois cents (-0,05%) à 56,82 dollars.
« Un peu de prises de bénéfice (…) des volumes très réduits; beaucoup de gens ont déjà fait tout ce qu’ils avaient à faire cette année », a résumé Elaine Levin, présidente de Powerhouse, un courtier spécialisé dans les matières premières.
Le repli de vendredi a été alimenté entre autres par les chiffres hebdomadaires du groupe parapétrolier Baker Hughes sur le nombre de puits en exploitation aux Etats-Unis: en hausse pour la neuvième semaine d’affilée, à 525, il a pratiquement retrouvé son niveau de la fin 2015 (536), la remontée des prix ayant incité les compagnies à remettre en exploitation des installations mises à l’arrêt.
Au total, selon Baker Hughes, 209 puits ont été rouverts au cours des 31 dernières semaines alors que le nombre de puits en activité était tombé en mai à son plus bas niveau en six ans. Les analystes s’attendent à ce que les compagnies américaines augmentent leurs investissements dans les forages et leur production de pétrole et de gaz de schiste en 2017 pour profiter de la remontée des cours.
Sur l’année qui s’achève, le Brent a gagné 52% et le WTI 45%, des hausses sans précédent depuis 2009, année durant laquelle ils avaient bondi de 78% et 71% respectivement.
Le respect de l’accord sur la production décisif en 2017
Le prix du baril avait chuté de plus de moitié à partir de la mi-2014, lorsqu’il valait plus de 100 dollars. Une chute due avant tout à une offre excédentaire, en partie liée au boom du pétrole de schiste aux Etats-Unis, et accentuée fin 2014 par l’opposition de l’Arabie saoudite à tout accord pour limiter les pompages, Ryad préférant défendre ses parts de marché.
La donne a changé en septembre dernier avec un nouvel accord de réduction de la production entre membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui marque un retour du cartel à la défense des cours.
Même si des doutes subsistent sur la mise en œuvre de cet accord et son efficacité, la hausse des cours ces derniers mois peut être considérée comme « une preuve de crédibilité internationale », explique Igor Ioussoufov, fondateur de la société d’investissement Fund Energy et ancien ministre russe de l’Energie.
En 2017, parallèlement à l’impact de cet accord sur la production, l’évolution des cours dépendra évidemment de celle de la demande mondiale. Or en la matière, les prévisions divergent pour l’instant.
« Nous observons de fortes variations des estimations de croissance de la demande pour 2017, entre +1,22 million de bpj (barils par jour) (…) et +1,57 million de bpj », notent ainsi les analystes de JBC. « Globalement, tous les prévisionnistes s’accordent à dire que l’Asie restera le principal moteur de la croissance de la demande. »
Une enquête de Reuters a montré jeudi que le prix du baril devrait progressivement remonter vers 60 dollars d’ici la fin 2017, car le potentiel de hausse risque d’être limité à la fois par la vigueur du dollar, la reprise de la production de brut aux Etats-Unis et un possible non-respect des engagements en matière de réduction des pompages.