Les cours du pétrole étaient de nouveau en baisse lundi en cours d’échanges européens, après un bref rebond entamé vendredi dans le sillage d’un dollar affaibli, restant plombés par une offre toujours excédentaire.
Vers 11H00 GMT (13H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, valait 42,90 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 63 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre lâchait 56 cents à 41,04 dollars.
Le pétrole a réalisé sa pire performance mensuelle de l’année (en juillet) et étant donné que sa corrélation avec les marchés actions s’est évanouie le mois dernier, cette piètre performance est uniquement basée sur des considérations fondamentales concernant l’offre et la demande, relevait Tamas Varga, analyste chez PVM, cité par l’agence AFP.
Même si le WTI, après un déclin continu lors des six précédentes séances, était parvenu à clôturer en hausse vendredi, sous l’effet notamment d’une nette dépréciation du dollar consécutive à la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce sursaut aura été de courte durée.
Ainsi, malgré une nouvelle incursion dans le vert lundi durant les échanges asiatiques, Brent comme WTI perdaient de nouveau du terrain pendant les échanges européens, renouant avec la tendance baissière qui les a vus signer de nouveaux plus bas en près de trois mois vendredi.
Il semble que les conséquences des feux de forêt canadiens se sont complètement évaporées et que les interruptions de production en Libye, au Nigeria et au Venezuela n’ont pas empiré en juillet, alors même que ces facteurs avaient nettement soutenu l’ascension des cours au printemps, leur permettant début juin de signer de nouveaux plus hauts pluri-mensuels, ajoutait Tamas Varga.
Ainsi les craintes d’une surabondance d’offre persistante reviennent-elles hanter le marché, sur fond de niveau record des stocks américains et de reprise de la production aux États-Unis alors que celle-ci n’avait fait quasiment que décliner au premier semestre, donnant une lueur d’espoir au marché.
En outre, le nombre de puits américains en activité a encore un peu augmenté la semaine dernière, de trois unités, selon le décompte du groupe privé Baker Hughes publié vendredi, dont certains observateurs font un indicateur avancé de la production.
Du côté des autres producteurs, les nouvelles n’étaient guère plus encourageantes alors que la réouverture de deux importants terminaux pétroliers en Libye faisait craindre une augmentation de l’offre de ce pays d’ici la fin de l’année.
Des nouvelles en provenance d’Arabie saoudite durant le week-end pèsent également sur les prix. Le plus gros producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a réduit ses prix de vente officiels pour les consommateurs asiatiques en septembre de 1,30 dollar par baril par rapport au mois d’août, rapportaient les analystes de Commerzbank.
Il s’agit de la plus importante réduction de prix en presque un an et suggère un nouvel épisode de guerre des prix pour (défendre) des parts de marché, estimaient-ils.