Alors que la ressource pétrolière est au centre des préoccupations de tous les Etats, en raison notamment des perturbations provoquées par la guerre en Ukraine, l’or noir libyen risque encore de faire défaut sur le marché.
Des délégués tribaux de la région du Croissant pétrolier, au nord-est de la Libye, ont annoncé, hier mercredi, la poursuite du blocage des installations et l’interdiction des exportations pétrolières, imposée il y a environ un mois.
C’est ce qui ressort d’un communiqué vidéo, filmé mercredi dans le port pétrolier de Zueitina, et publié par des groupes qui se définissent comme « des tribus, des notables, des habitants et des militants de la région du Croissant pétrolier ».
Les délégués ont déclaré dans leur communiqué : « Nous confirmons ce qui a été déclaré dans nos précédents communiqués du 13 avril 2022, concernant la fermeture des champs d’Al Nafoura et 59 Galwa, et l’arrêt des exportations depuis les ports de Brega et Zueitina ».
« Nous continuerons à bloquer les ports et les champs pétrolifères jusqu’à ce que toutes nos demandes soient satisfaites, et nous n’autoriserons l’ouverture des vannes de pétrole qu’après qu’elles auront été réalisées » ajoute la même source.
Le gouvernement de Fathi Bashagha désavoué
Le communiqué d’aujourd’hui a été publié malgré l’annonce faite mardi soir par le Premier ministre du gouvernement libyen, nommé par la Chambre des représentants, Fathi Bashagha, de la fin de la crise pétrolière et de la réouverture des champs pétrolifères et des ports suite aux « efforts de la Chambre des représentants et du gouvernement ».
L’annonce de Bashagha avait été faite sur son compte Twitter officiel. Il avait aussi posté sur sa page officielle Facebook un enregistrement vidéo, dans lequel un groupe se déclarant en tant que bloc du Croissant pétrolier, a annoncé la « réouverture des champs pétrolifères et des ports sur la base des instructions du Président du Parlement ».
La compagnie Libyan Oil Corporation, qui gère le secteur pétrolier dans le pays, n’a pas encore commenté l’annonce faite hier par le gouvernement Bashagha, ni celle d’aujourd’hui, faite par les représentants tribaux.
Le gouvernement d’unité nationale, dirigé par Abdelhamid Dbeibeh s’est, pour sa part, félicité par le biais d’un communiqué du ministère du Pétrole et du Gaz, plus tôt dans la journée, de l’ouverture des ports et des champs pétroliers.
Depuis le 13 avril dernier, le secteur pétrolier libyen subit une vague de blocages des champs pétrolifères et des ports par des groupes tribaux dans le sud, le centre, le sud-ouest et l’est du pays.
Ces groupes avaient exigé que le gouvernement Dbeibeh passe le pouvoir au gouvernement de Fathi Bashagha, nommé par la Chambre des représentants à Tobrouk (est), au début du mois de mars dernier.
R.I./Agences