Les descendants de Messaoud Rouabah, l’homme qui a creusé le premier puits à Hassi Messaoud en 1917 pour y abreuver son troupeau de chameaux, exigent la restitution des terrains qui entourent le forage pour y réaliser un projet touristique.
Pas moins de sept milliards de centimes devaient être consacrés à la réalisation d’un site touristique autour du puits, qui a donné son nom à Hassi Messaoud, dans la wilaya de Ouargla. Mais le projet, qui n’a jamais été lancé, est encore revendiqué par les descendants de l’homme qui a creusé le puits, et exige que l’Etat restitue les terrains entourant le puits.
Lakhdar Rouabah, l’un des membres de la famille de Messaoud, assure que « les autorités font toujours la sourde oreille » par rapport à ce projet, dont l’étude remonte à 2007. « Les terrains entourant le puits ont été attribués à des entreprises alors qu’ils devaient abriter des infrastructures touristiques autour du thème du puits », a-t-il confié à Maghreb Emergent.
Joint par téléphone, le président de l’APC de Hassi Messaoud, Mohamed Yacine Bensaci, s’est déclaré favorable à ce projet touristique, mais avoue que ce problème dépasse son administration. « Depuis plus d’une dizaine d’années, tout a été gelé à Hassi Messaoud suite à l’adoption de la loi 05/ 127 qui l’a classée ville à haut risque en raison des installations pétrolières. Le gel concerne aussi bien l’attribution des terrains que la réalisation de projets touristiques », explique le maire. Pour le président de l’APC, «c’est toute la ville qui est bloquée et pas seulement le projet touristique lié au puits historique ».
Une ville en manque cruel de loisirs
Le projet qui devait être lancé autour du puits ne pouvait que réussir dans une ville qui manque cruellement de structures de loisirs. Aujourd’hui, le puits de Messaoud est entouré d’une simple enceinte. Il est très peu fréquenté et passe parfois presque inaperçu. Son actuel gardien est l’un des descendants du célèbre éleveur, et s’appelle lui aussi Messaoud Rouabah.
Pour la petite histoire Messaoud Rouabah, premier du nom, était éleveur de dromadaires et avait creusé son puits dans une zone totalement désertique à l’époque. Près d’un siècle plus tard, Hassi Messaoud est devenu l’un des plus grands gisements de pétrole dans le monde, d’où l’Algérie tire le gros de sa production d’hydrocarbures. La commune éponyme est aussi la plus riche du pays en raison de ses recettes fiscales perçues auprès des 700 entreprises activant dans la région de Hassi Messaoud.