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Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie en quête de diplomatie économique

Par Maghreb Émergent
juin 26, 2024
Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie en quête de diplomatie économique

Objectifs ambitieux, réalité décevante : l’Algérie peine à briser ses chaînes pétrolières. Avec seulement la moitié des 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures visés en 2023, le pays fait face à un défi colossal. Entre espoirs déçus et réformes urgentes, l’avenir économique de l’Algérie se joue maintenant. Parviendra-t-elle à réinventer son modèle ?

L’Algérie, grande puissance gazière, peine à concrétiser ses ambitions de diversification économique. Les chiffres récents des exportations hors hydrocarbures pour l’année 2023 témoignent de l’ampleur du chantier qui attend le pays.

Avec seulement 5,07 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures enregistrés jusqu’en novembre 2023, l’Algérie est loin d’avoir atteint son objectif ambitieux de 10 milliards de dollars pour l’année. Ce résultat, bien qu’en progression par rapport aux années précédentes, marque un net recul par rapport aux 6,5 milliards de dollars atteints en 2022.

Cette contre-performance souligne les difficultés persistantes du pays à placer ses produits sur les marchés internationaux, malgré les efforts déployés pour promouvoir des secteurs tels que les matériaux de construction, le fer à béton et la céramique.

Un séminaire pour dynamiser la diplomatie économique

Face à ce constat, les autorités algériennes tentent de réagir. Un récent séminaire organisé à Alger a réuni des présidents de Conseils d’affaires et des représentants gouvernementaux pour discuter du « rôle des conseils d’affaires dans la dynamisation de la diplomatie économique ».

Le président du Conseil d’affaires algéro- sud-africain a souligné que l’objectif des conseils d’affaires mixtes « n’est pas seulement d’attirer l’investissement étranger, mais tend aussi à élargir les horizons et les perspectives des opérateurs économiques algériens et les inciter à entrer en compétition dans les marchés étrangers, en vue de développer les échanges commerciaux et réaliser un équilibre dans la balance commerciale ».

Parmi les pistes évoquées, le président du Conseil d’affaires algéro-coréen a appelé à « créer des structures commerciales dans les représentations diplomatiques, afin de contribuer avec efficacité à la promotion et à l’exportation du produit algérien ».

Rabah Fassih, Directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques au ministère des Affaires étrangères, a souligné l’importance de faire des conseils d’affaires « un outil efficace pour la réalisation des grands objectifs économiques de l’Algérie », à savoir l’augmentation des exportations hors hydrocarbures, l’attraction d’investissements étrangers et la diversification de l’économie.

Un objectif prétentieux des 30 milliards USD d’exportations

Cependant, le chemin à parcourir reste long. L’objectif affiché de 30 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures à l’horizon 2030 semble aujourd’hui très ambitieux. Les réformes engagées peinent à porter leurs fruits, et l’économie algérienne reste dépendante à 90% des ventes de gaz et de pétrole.

Pour inverser la tendance, les experts recommandent une approche globale. Les recommandations du séminaire ont notamment insisté sur « la nécessité de distinguer entre la diplomatie économique souveraine du pays et la diplomatie économique d’accompagnement, qui s’occupe de l’activité des conseils d’affaires et de connaître les caractéristiques, les atouts et les capacités économiques des pays homologues ».

L’Algérie se trouve donc à un tournant crucial de son développement économique. La réussite de sa stratégie de diversification conditionnera sa capacité à réduire sa dépendance aux hydrocarbures et à créer les emplois nécessaires pour sa population jeune et croissante.

Comme l’a souligné le président du conseil d’affaires algéro-mauritanien, « le besoin de l’économie nationale à augmenter le volume des exportations, requiert de recadrer les conseils d’affaires et de réguler leurs relations avec les représentations diplomatiques en premier, puis avec les services chargés de l’exportation et de l’investissement ». Le défi est de taille, mais les autorités algériennes semblent déterminées à le relever.

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