L’opacité des situations financières des différentes fédérations et organisations footballistiques font que le risque de corruption soit élevé. Transparency International recommande à la FIFA d’exiger de toutes ses fédérations membres la réalisation d’un audit financier de leurs comptes ainsi que l’établissement d’un rapport financier.
Les fédérations de football ne publient pas les montants des millions de dollars qu’elles reçoivent de la Fédération Internationales de Football FIFA, a informé Transparency Internationale. Dans son nouveau rapport paru hier 19 novembre, l’Ong internationale souligne la parcimonie des informations que communiquent les fédérations de football, et tire la sonnette d’alarme sur les hauts risques de corruption que cela implique.
L’étude réalisée par Transparency International sur plus de 209 fédérations de football nationales, révèlent que la majorité de ces dernières ne publient pas, ou publient très peu les informations relatives à la destination des fonds qu’elles reçoivent annuellement de la FIFA « Les fédérations de football n’informent pas ou informent très peu de ce qu’elles font des millions de dollars reçus de la FIFA et on quoi elles les dépensent », note le rapport, qui précise que chacune de ces fédérations ont reçu plus d’1 million de la FIFA en 2014.
Suite aux séries de scandale de corruption éclatées en juillet 2011, après la confirmation de l’achat de voix par l’ancien président de la confédération asiatique, le qatari Bin Hammam, alors rival de Sepp Blater pour la présidence de la FIFA, Transparency International a lancé des recherches au niveau de tous les présidents des structures de la FIFA pour évaluer la communication publique sur le fonctionnement des ces derniers.
Seuls 14 fédérations publient un minimum d’informations sur leurs comptes
Le rapport de Transparency International démontre que seuls 14 pays publient un minimum de renseignements nécessaires sur la destination de ces fonds et comment ils sont dépensés. Ces pays sont : Le Canada, le Danemark, l’Angleterre, la Hongrie, l’Islande, l’Italie, le Japon, la Lettonie, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande du Nord, la Norvège, le Portugal, la République d’Irlande et la Suède.
Le même rapport démontre que 21% des 209 fédérations étudiées n’ont pas de site électronique, 85% d’entre elles ne publient pas d’informations sur le montant des activités qu’elles mènent ni en quoi elles dépensent les fonds, et 81% n’ont pas de données financières accessibles au public.
Risques de corruption très élevé
« La FIFA a besoin de renforcer sa gouvernance aussi bien au niveau de sa structure qu’au niveau de celles ses membres », estime Transparency International, qui découvre à cette même occasion que même les organisations régionales indépendantes de la Fifa et chargées d’organiser l’Euro 2016 et la Copa America publient très peu leurs rapports financiers, contrairement à la Fédération Africaine de Football, et à l’UEFA qui le font régulièrement. Cette opacité des situations financières des différentes fédérations et organisations footballistiques font que le risque de corruption soit élevé.
Pour cela, Transparency International recommande à la FIFA d’exiger de toutes ses fédérations membres la réalisation d’un audit financier de leurs comptes ainsi que l’établissement d’un rapport financier. Aussi, le site de la Fifa devrait-il rendre accessible l’introduction des activités annuelles et des rapports financiers des fédérations membres.