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Opinions

Les infiltrés islamistes à l’assaut de la Tunisie

Par Yacine Temlali
avril 20, 2017
Les infiltrés islamistes à l’assaut de la Tunisie

Avec les récents troubles dans le pays, tout porte à croire que les islamistes engagent un processus de total contrôle du pouvoir. En cela, ils comptent sur leurs infiltrés dans les rouages de l’État plus que sur les activistes s’affichant, et qui ne sont qu’un leurre trompeur*. 

 

 

 

Pour les observateurs de la Tunisie, il n’est plus de doute : les islamistes, et leur figure de proue Ennahdha, ont mis à contribution leur présence au pouvoir durant les années troïka en vue de noyauter les principales structures du pays et s’assurer l’inféodation – ou l’inertie pour le moins – de la plupart des compétences patriotes. Aussi, au prétexte d’être exclus par une partie des élites, les islamistes excluent tout le peuple par un dogme intégriste violant son identité et sa foi tolérante.  

 

 

 

Stratégie de contrôle total du pays 

 

 

 

Ce fut la première étape d’un objectif invariable consistant à asservir le pays à ses vues dogmatiques. Ce plan ayant globalement réussi, et dans la crainte d’en perdre les acquis avec une situation des plus remuante, manifestée par une défiance en expansion à l’égard des thèses islamistes, il semble que l’on assiste au passage à une étape décisive. 

 

Il s’agira de mettre en difficulté le pouvoir, sinon le faire tomber, pour se présenter en recours miraculeux, bien moins pour sauver le pays que d’y pérenniser les intérêts menacés de l’Occident, soutien nécessaire et inconditionnel jusqu’ici des islamistes. La multiplication des désordres, orchestrée de main de maître, ferait partie de cette stratégie qui ne se cache même plus, au point qu’un éminent conseiller du président américain a éprouvé le besoin de la dénoncer publiquement. 

 

Or, elle est le nec plus ultra d’infiltration des rouages vitaux de l’État. De cette stratégie relève, par exemple, la politique du gouvernement consistant à vider les ministères — déjà à plus de 80% contrôlés par les infiltrés islamistes — des rares compétences qui s’y trouvent encore à la faveur de l’atteinte de l’âge de la retraire. En effet, aucune exception de maintien en service n’est plus tolérée, même pour répondre aux besoins évidents d’une administration sinistrée. 

 

Or, durant les années troïka, on a rempli les départements ministériels d’incompétences qui, une fois l’Administration vidée des compétences actuelles, resteront en place bien au-delà de 60 ans puisqu’on aura voté, entre-temps, la loi, actuellement gelée, relevant l’âge de la retraire à 65 ans. Voilà comment les infiltrés salafistes et leurs complices profanes soignent leur avenir. Car, en Tunisie, celui qui contrôle l’Administration contrôle l’État.

 

 

 

Un pouvoir démuni

 

 

 

Face à cette Administration bien ficelée, que peuvent faire les autorités légitimistes ? Pas grand-chose, sinon continuer à cultiver un désintérêt aux menées occultes des islamistes et de leurs clones en appliquant, directement ou indirectement, leurs vues ainsi que cela se fait dans les administrations ou en cédant à leurs provocations, comme on l’a récemment vu, sacrifiant les valeurs de l’ordre et de la légalité pour obtempérer à une interdiction moralisante de la liberté fondamentale du commerce libre, de l’alcool en l’occurrence. Ne fallait-il pas plutôt réagir encore plus éthiquement que de nos tartuffes, leur tenant le langage de la vérité, rappelant les impératifs du respect de la légalité et de la religion vraie qu’ils caricaturent ?

 

Aujourd’hui, face aux revendications au travail et à la dignité des manifestants, revendications somme toute légitimes, il est vain de répondre que l’État y travaille ; car tout le monde sait qu’il n’a ni les moyens ni la possibilité de remédier à la situation avec les contraintes nationales et internationales qui s’imposent à lui, notamment du fait de la mondialisation.

 

C’est plutôt en tenant compte de cet état de fait incontournable que le gouvernement aura une chance de s’en sortir. On le sait, on ne peut agir de nos jours au local, dans les limites d’un pays, notamment du Sud, sans concevoir nécessairement l’action envisagée en relation avec ses implications au global : la situation géostratégique du pays et les intérêts du capital international sur ses terres. Car c’est lui le seigneur du monde quitte à en être un saigneur.

 

Aucun salut n’est possible en Tunisie aujourd’hui avec les recettes classiques, totalement obsolètes, dont on continue d’user vainement. Elles ne font, de plus, qu’aller dans le sens de la stratégie islamiste, pavant même le terrain aux infiltrés en vue de finir par contrôler le pays. 

 

 

 

Quelle issue pour la Tunisie ?

 

 

 

La seule issue utile est d’articuler le pays à un système de droit qui marche. Or, le système de nature à soutenir la transition démocratique tunisienne est celui de l’Union européenne, ne serait-ce que parce que la Tunisie en relève déjà de manière structurelle mais informelle, et que c’est dans l’intérêt même de l’Europe. 

 

Il faut donc impérativement demander l’intégration de la Tunisie à l’UE et pouvoir ainsi prétendre aux avantages de membre et ne plus se suffire des inconvénients actuels, les seuls bénéfices octroyés par l’UE relevant d’une politique de la charité en totale contradiction avec la gravité de la situation dans le pays et en Méditerranée.

 

Bien évidemment, cela nécessite le courage d’y agir, surtout de mériter l’adhésion. Ce qui implique de commencer déjà la refonte de la législation, non seulement sur les pans économique et financier, mais aussi social et éthique. Au demeurant, c’est ce qu’a exigé le parlement européen dans une récente résolution consacrée à la Tunisie.

 

Sans une telle intégration au système européen, l’État tunisien n’arrivera pas à s’en sortir, la contrebande et le terrorisme ayant des soutiens étrangers qui dépassent ses seules maigres capacités nationales. D’ailleurs, on le voit incapable d’interdire cette officine de l’intégrisme politique qu’est un parti niant expressément les fondements de l’État. 

 

L’adhésion à l’UE est l’alternative unique contrant les diktats divers subis par le pouvoir. Ce sera la meilleure parade aux appétits des puissances d’argent, qui ont lancé leurs machiavéliques manœuvres pour transformer la Tunisie en pur souk où tout se vend et s’achète, y compris la dignité humaine. 

 

Ce sera également une diversion efficace pour les jeunes instrumentalisés dans les troubles, en leur offrant de nouvelles perspectives de vie, notamment par l’exigence, en première étape de l’adhésion, de l’instauration rapide d’une libre circulation sous visa biométrique, un outil respectueux des réquisits sécuritaires et des impératifs humanistes dont le libre mouvement humain est une absolue nécessité.

 

Par ailleurs, dans le but de vérifier si les islamistes sont en mesure de cesser leur double jeu en apportant la preuve de leur volonté de lutter contre le terrorisme, il est primordial de se décider enfin à déclarer clos en islam le jihad mineur, l’usage des armes par les particuliers. Car il n’existe plus en islam que le jihad majeur, l’effort sur soi. Dans un État ayant l’islam pour religion, c’est bien le pouvoir légitime qui a l’exclusivité de l’usage des armes ; le nier n’est qu’une flagrante contestation de sa légitimité.

 

Dans la même intention de faire tomber aux infiltrés islamistes le masque qu’ils affectionnent tant, les amenant à se situer dans ou or la démocratie, il importe d’initier au plus tôt la réforme de la législation nationale dans ses dispositions scélérates en matière de droits et de libertés, consacrés par la Constitution. Certaines d’elles ont été déjà pointées par le parlement européen en condition légitime de l’aide européenne, telles l’égalité successorale et l’abolition de l’homophobie. C’est sur de tels sujets sensibles encore tus qu’il est impératif d’agir afin de dépolluer les esprits et toiletter les mentalités des sentiments de haine et d’exclusion du différent, du refus de reconnaissance de la pleine valeur de la femme en tant que citoyenne. 

 

C’est en finissant avec l’actuel jeu vicieux de clair-obscur dans le domaine des valeurs, sortant enfin de la terrible confusion axiologique entretenue, qu’on en finira avec ce jihadisme aux manifestations occultes qui est un terrorisme mental agissant en douce. Cela aidera à démasquer aussi certains médias financés par l’étranger, les amenant à cesser d’agir ainsi, qu’ils le font, contre les intérêts bien compris de la patrie. 

 

(*) Cette contribution a été publiée initialement sur le blog de l’auteur sous le titre « Les infiltrés islamistes à l’assaut du pays« . Nous la republions ici avec son aimable accord.

 

 

Tunisie, islamistes, Ennahda, contrôle, démocratie

 

Les infiltrés islamistes à l’assaut du pays

 

 

 

Avec les récents troubles dans le pays, tout porte à croire que les islamistes engagent un processus de total contrôle du pouvoir. En cela, ils comptent sur leurs infiltrés dans les rouages de l’État plus que sur les activistes s’affichant, et qui ne sont qu’un leurre trompeur. 

 

Pour les observateurs de la Tunisie, il n’est plus de doute : les islamistes, et leur figure de proue Ennahdha, ont mis à contribution leur présence au pouvoir durant les années troïka en vue de noyauter les principales structures du pays et s’assurer l’inféodation – ou l’inertie pour le moins – de la plupart des compétences patriotes. Aussi, au prétexte d’être exclus par une partie des élites, les islamistes excluent tout le peuple par un dogme intégriste violant son identité et sa foi tolérante.  

 

Stratégie de contrôle total du pays 

 

Ce fut la première étape d’un objectif invariable consistant à asservir le pays à ses vues dogmatiques. Ce plan ayant globalement réussi, et dans la crainte d’en perdre les acquis avec une situation des plus remuante, manifestée par une défiance en expansion à l’égard des thèses islamistes, il semble que l’on assiste au passage à une étape décisive. 

Il s’agira de mettre en difficulté le pouvoir, sinon le faire tomber, pour se présenter en recours miraculeux, bien moins pour sauver le pays que d’y pérenniser les intérêts menacés de l’Occident, soutien nécessaire et inconditionnel jusqu’ici des islamistes. La multiplication des désordres, orchestrée de main de maître, ferait partie de cette stratégie qui ne se cache même plus, au point qu’un éminent conseiller du président américain a éprouvé le besoin de la dénoncer publiquement. 

Or, elle est le nec plus ultra d’infiltration des rouages vitaux de l’État. De cette stratégie relève, par exemple, la politique du gouvernement consistant à vider les ministères — déjà à plus de 80% contrôlés par les infiltrés islamistes — des rares compétences qui s’y trouvent encore à la faveur de l’atteinte de l’âge de la retraire. En effet, aucune exception de maintien en service n’est plus tolérée, même pour répondre aux besoins évidents d’une administration sinistrée. 

Or, durant les années troïka, on a rempli les départements ministériels d’incompétences qui, une fois l’Administration vidée des compétences actuelles, resteront en place bien au-delà de 60 ans puisqu’on aura voté, entre-temps, la loi, actuellement gelée, relevant l’âge de la retraire à 65 ans. Voilà comment les infiltrés salafistes et leurs complices profanes soignent leur avenir. Car, en Tunisie, celui qui contrôle l’Administration contrôle l’État.

 

Un pouvoir démuni

 

Face à cette Administration bien ficelée, que peuvent faire les autorités légitimistes ? Pas grand-chose, sinon continuer à cultiver un désintérêt aux menées occultes des islamistes et de leurs clones en appliquant, directement ou indirectement, leurs vues ainsi que cela se fait dans les administrations ou en cédant à leurs provocations, comme on l’a récemment vu, sacrifiant les valeurs de l’ordre et de la légalité pour obtempérer à une interdiction moralisante de la liberté fondamentale du commerce libre, de l’alcool en l’occurrence. Ne fallait-il pas plutôt réagir encore plus éthiquement que de nos tartuffes, leur tenant le langage de la vérité, rappelant les impératifs du respect de la légalité et de la religion vraie qu’ils caricaturent ?

Aujourd’hui, face aux revendications au travail et à la dignité des manifestants, revendications somme toute légitimes, il est vain de répondre que l’État y travaille ; car tout le monde sait qu’il n’a ni les moyens ni la possibilité de remédier à la situation avec les contraintes nationales et internationales qui s’imposent à lui, notamment du fait de la mondialisation.

C’est plutôt en tenant compte de cet état de fait incontournable que le gouvernement aura une chance de s’en sortir. On le sait, on ne peut agir de nos jours au local, dans les limites d’un pays, notamment du Sud, sans concevoir nécessairement l’action envisagée en relation avec ses implications au global : la situation géostratégique du pays et les intérêts du capital international sur ses terres. Car c’est lui le seigneur du monde quitte à en être un saigneur.

Aucun salut n’est possible en Tunisie aujourd’hui avec les recettes classiques, totalement obsolètes, dont on continue d’user vainement. Elles ne font, de plus, qu’aller dans le sens de la stratégie islamiste, pavant même le terrain aux infiltrés en vue de finir par contrôler le pays. 

 

Quelle issue pour la Tunisie ?

 

La seule issue utile est d’articuler le pays à un système de droit qui marche. Or, le système de nature à soutenir la transition démocratique tunisienne est celui de l’Union européenne, ne serait-ce que parce que la Tunisie en relève déjà de manière structurelle mais informelle, et que c’est dans l’intérêt même de l’Europe. 

Il faut donc impérativement demander l’intégration de la Tunisie à l’UE et pouvoir ainsi prétendre aux avantages de membre et ne plus se suffire des inconvénients actuels, les seuls bénéfices octroyés par l’UE relevant d’une politique de la charité en totale contradiction avec la gravité de la situation dans le pays et en Méditerranée.

Bien évidemment, cela nécessite le courage d’y agir, surtout de mériter l’adhésion. Ce qui implique de commencer déjà la refonte de la législation, non seulement sur les pans économique et financier, mais aussi social et éthique. Au demeurant, c’est ce qu’a exigé le parlement européen dans une récente résolution consacrée à la Tunisie.

Sans une telle intégration au système européen, l’État tunisien n’arrivera pas à s’en sortir, la contrebande et le terrorisme ayant des soutiens étrangers qui dépassent ses seules maigres capacités nationales. D’ailleurs, on le voit incapable d’interdire cette officine de l’intégrisme politique qu’est un parti niant expressément les fondements de l’État. 

L’adhésion à l’UE est l’alternative unique contrant les diktats divers subis par le pouvoir. Ce sera la meilleure parade aux appétits des puissances d’argent, qui ont lancé leurs machiavéliques manœuvres pour transformer la Tunisie en pur souk où tout se vend et s’achète, y compris la dignité humaine. 

Ce sera également une diversion efficace pour les jeunes instrumentalisés dans les troubles, en leur offrant de nouvelles perspectives de vie, notamment par l’exigence, en première étape de l’adhésion, de l’instauration rapide d’une libre circulation sous visa biométrique, un outil respectueux des réquisits sécuritaires et des impératifs humanistes dont le libre mouvement humain est une absolue nécessité.

Par ailleurs, dans le but de vérifier si les islamistes sont en mesure de cesser leur double jeu en apportant la preuve de leur volonté de lutter contre le terrorisme, il est primordial de se décider enfin à déclarer clos en islam le jihad mineur, l’usage des armes par les particuliers. Car il n’existe plus en islam que le jihad majeur, l’effort sur soi. Dans un État ayant l’islam pour religion, c’est bien le pouvoir légitime qui a l’exclusivité de l’usage des armes ; le nier n’est qu’une flagrante contestation de sa légitimité.

Dans la même intention de faire tomber aux infiltrés islamistes le masque qu’ils affectionnent tant, les amenant à se situer dans ou or la démocratie, il importe d’initier au plus tôt la réforme de la législation nationale dans ses dispositions scélérates en matière de droits et de libertés, consacrés par la Constitution. Certaines d’elles ont été déjà pointées par le parlement européen en condition légitime de l’aide européenne, telles l’égalité successorale et l’abolition de l’homophobie. C’est sur de tels sujets sensibles encore tus qu’il est impératif d’agir afin de dépolluer les esprits et toiletter les mentalités des sentiments de haine et d’exclusion du différent, du refus de reconnaissance de la pleine valeur de la femme en tant que citoyenne. 

C’est en finissant avec l’actuel jeu vicieux de clair-obscur dans le domaine des valeurs, sortant enfin de la terrible confusion axiologique entretenue, qu’on en finira avec ce jihadisme aux manifestations occultes qui est un terrorisme mental agissant en douce. Cela aidera à démasquer aussi certains médias financés par l’étranger, les amenant à cesser d’agir ainsi, qu’ils le font, contre les intérêts bien compris de la patrie. 

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