Des décideurs politiques, des bailleurs de fonds, des collectivités locales à l’instar du wali d’Alger Abdelkader Zoukh, des experts et des acteurs de la société civile tous issus du pourtour méditerranéen, se sont donnés rendez-vous vendredi 7 novembre à la Villa Méditerranée à Marseille, pour débattre de la thématique du tourisme en Méditerranée comme vecteur de développement intégré et durable.
Co-organisé par le Centre pour l’intégration en Méditerranée (CIM) et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre de la Semaine de la Méditerranée (8e édition), l’atelier « Tourisme en Méditerranée : vecteur de développement intégré et durable, de valorisation des patrimoines et d’échanges culturels », a été l’occasion de créer un espace de dialogue avec l’ensemble des acteurs œuvrant à un tourisme intégré et durable en Méditerranée.
Autant d’acteurs mais un seul constat : le tourisme constitue une source vitale de croissance économique des pays de la région méditerranéenne et un facteur important de la création d’emplois. Un secteur duquel l’Algérie n’arrive toujours pas à tirer de profit malgré son énorme potentiel. Il convient de noter que la Méditerranée est la 1ère destination touristique mondiale et accueille 30% du tourisme international.
Le Maroc 1ère destination africaine en 2014
Le secteur du tourisme connait une croissance importante dans la rive sud. A titre d’exemple, en 2011 ce secteur a généré 107,3 milliards de dollars et représente 4,5 millions d’emplois. Les récentes analyses de l’Organisation mondiale du tourisme confirment que l’Afrique du Nord (+6%) a eu une année 2014 de forte croissance.
Le Maroc (+7%) est la première destination africaine à avoir dépassé le cap des 10 millions d’arrivées internationales. Quant à la Tunisie (+5%), elle a poursuivi son redressement malgré un contexte politique difficile, ce qui augure selon les experts d’un secteur florissant dans les prochaines années. Dans le lot de ces statistiques l’Algérie est paradoxalement absente malgré le fait qu’elle n’a pas connu de « Printemps arabe » et auréolée d’une assise financière qui aurait fait d’elle la première destination touristique au Maghreb.
Le tourisme facteur incontournable du développement économique et social
Quasiment tous les pays qu’ils soient de la rive nord ou de la rive sud de la Méditerranée arrivent à tirer leur épingle du jeu en matière de tourisme, hormis l’Algérie. Dans la rive nord, les neufs marchés du Portugal à la Grèce représentaient 69% des 329 millions d’arrivées internationales dans le bassin méditerranéen en 2013. « Les statistiques le confirment. Le tourisme continuera de constituer un facteur incontournable du développement économique et social dans les pays de la Méditerranée durant les prochaines années », a indiqué Mourad Ezzine manager du Centre pour l’Intégration en Méditerranée (CIM).
Cependant, face à la concurrence des pays émergents, la destination « Méditerranée » perd des parts de marché, constate Michel Vauzelle président de la Région Alpes-Côte d’Azur. « Le tourisme est un atout majeur pour l’emploi sur les trois rives (nord et sud de la Méditerranée et les pays émergents), mais il faut que nous sachions le gérer intelligemment et collectivement afin de préserver et valoriser la destination globale de la Méditerranée », ajoute M. Vauzelle.