Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse jeudi à New York, les forces opposées d’une réduction de la production de l’Opep et de stocks américains records s’équilibrant en l’absence d’élément nouveau.
Le prix du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 25 cents à 53,36 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a en revanche concédé 10 cents à 55,65 dollars sur le contrat pour livraison en avril à l’Intercontinental Exchange (ICE).
« Il y a une sorte de bataille sur le marché entre l’espoir et les attentes d’une réduction de l’offre contre la réalité qui est que ce n’est pas encore le cas », a résumé Kyle Cooper de IAF Advisors.
Depuis le début de l’année, le marché manque de direction et le baril fluctue dans une fourchette comprise entre 50 et 54 dollars à New York
« Cela montre que le marché attend des signes indiquant comment les réductions de l’Opep seront appliquées à l’avenir », a commenté Gene McGillian de Tradition Energy.
Pour janvier, premier mois d’application des accords de réduction de la production de l’Opep et de ses partenaires, dont la Russie, les quotas limitant les extractions ont été mieux respectés que ce à quoi s’attendaient les analystes.
Production russe
A ce sujet, le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a indiqué jeudi prévoir de réduire la production du pays à « une vitesse accélérée ».
La Russie, prendrait ainsi de l’avance sur le calendrier qu’elle s’était fixé et produirait dès le mois de mai 300.000 barils par jour de moins qu’en octobre dernier, mois servant de référence.
« Historiquement, le respect des quotas est toujours bon le premier mois mais a ensuite tendance à se détériorer », a toutefois prévenu Michael James de WTRG dans une note.
Au delà des doutes sur l’avenir, les espoirs de rééquilibrage du marché se heurtent dès à présent à des stocks très élevés.
Les réserves américaines de brut ont même atteint un niveau record après le bond annoncé mercredi par le département de l’Energie (DoE).
« Les niveaux élevés des stocks rendent peu probable l’objectif de l’Opep de faire baisser les réserves pour qu’elle reviennent à leur moyenne sur cinq ans d’ici le milieu de l’année », a commenté Tim Evans de Citi dans une note.
Toujours aux Etats-Unis, la production a tendance a repartir depuis fin septembre dopée par une reprise des extractions de pétrole de schiste. L’exploitation de certains gisements est redevenue rentable depuis la remontée des cours.
Comme chaque semaine, les investisseurs auront donc les yeux tournés vendredi vers le décompte des puits de forage en activité dans le pays effectué par le groupe privé Baker Hughes et qui sert d’indicateur avancé de la production.