Les prix du pétrole stagnaient vendredi, les deux références mondiales du brut évoluant à leurs niveaux précédant l’invasion russe de l’Ukraine, minées par les craintes de récession qui pèsent sur la demande.
Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre grappillait 0,48% à 94,57 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTIWTI Le West Texas américain pour livraison en septembre prenait quant à lui 0,38%, à 88,88 dollars.
« Les prix du pétrole sont tombés au plus bas depuis le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine », commente Stephen Brennock, analyste de PVM Energy.
« La perspective d’une baisse de la demande dans un contexte de ralentissement économique mondial est au cœur de ce repli », poursuit M. Brennock.
Pour l’analyste, « les signaux d’alarme pour l’économie mondiale se sont multipliés ». La Banque d’Angleterre a annoncé jeudi qu’elle prévoyait que le Royaume-Uni entrerait en récession pour plus d’un an dès fin 2022. Un « sombre pronostic » intervenu alors que la Banque annonçait sa plus forte hausse des taux d’intérêt depuis 1995.
Aux États-Unis, les inscriptions au chômage sont reparties à la hausse au cours de la dernière semaine de juillet, la moyenne sur quatre semaines grimpant même à son plus haut niveau depuis novembre, selon des premières données qui précèdent le rapport officiel publié vendredi après midi.
Les craintes pour l’économie mondiale sont telles que les cours ont fait abstraction « de la hausse négligeable de l’offre » de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) mercredi, rappelle Han Tan, analyste chez Exinity.
Le cartel a consenti à une augmentation de son volume total de production d’à peine 100.000 barils par jour pour septembre, une goutte d’eau pour le marché.
Elle « équivaut à seulement 0,1% de la demande mondiale de pétrole », estime Stephen Brennock.
« L’augmentation des stocks de brut américains a renforcé l’idée que la demande de pétrole dans la plus grande économie du monde est en recul », ajoute Han Tan, « tandis que la reprise fragile de la Chine assombrit davantage les perspectives du pétrole’’.