L’annonce de la triste nouvelle du décès de l’infatigable militant des droits humains, Dr Kameleddine Fekhar a été immédiatement suivie par de nombreuses réaction.
« L’université de Bejaia pleure Dr. Fekhar », c’est avec ce slogan inscrit en noir sur une banderole blanche que la famille universitaire de Bejaia a marché aujourd’hui. « On s’apprêtait à entamer notre marche habituelle de mardi quand nous avons eu cette triste nouvelle. Kameleddine Fekhar est un grand militant. Il est une autre victime d’un pouvoir assassin », a déclaré un universitaire qui a participé à la marche.
Les étudiants d’Alger ont eux aussi rendu hommage au militant. Pour eux, le décès de Kamel Eddine Fekhar en prison est une liquidation. Pancarte en main, les larmes aux yeux, des étudiants et autres manifestants à Alger ont dénoncé ce qui arrivé à Fekhar en scandant « pouvoir assassin ».
La société civile, quant à elle, est allée plus loin. Dans un communiqué rendu public ce matin, l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), a appelé à l’ouverture d’une d’enquête indépendante et transparente pour déterminer les circonstances de la mort de Kameleddine Fekhar. Elle a exhorté le pouvoir à « mettre fin aux poursuites judiciaires et aux incarcérations arbitraires des militants et militantes des droits humains » appelant à la libération de tous les détenus d’opinion et dénonçant l’instrumentalisation de la justice pour la répression de toutes voix discordantes et l’interdiction aux militants-es et activistes de la société civile d’exercer leurs droits.
Pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), le décès de Fekhar est intolérable pour un prisonnier d’opinion. La LADDH « tient pour seul responsable, le système, qui par son mépris, son entêtement fait encore une autre victime après Talmat », lit-on sur un poste du vice-président de la ligue, Said Salhi. « La LADDH réclame toute la vérité et exige que justice soit faite, plus jamais ça » a-t-il ajouté.
Pour rappel, Kamel Eddine Fekhar est décédé aujourd’hui à l’hôpital de Blida. Il a été placé en détention provisoire le 1 mars dernier et a entamé une grève de la faim depuis plus de 50 jours.