L’Assemblée populaire nationale (APN) a approuvé mercredi dernier, le projet de loi de Finances 2022, dont l’article 187 qui prévoit la révision du système des subventions.
L’annonce en grande pompe de la fin des subventions de l’Etat, a fait la une de plusieurs journaux nationaux et même étrangers, qui ont salué le courage du gouvernement Benabderrahmane, à franchir le pas de la suppression d’un aussi lourd fardeau que le budget de l’Etat traîne depuis toujours.
Ainsi, l’article 187 du projet de loi de Finances 2022, qui sera aussi soumis à l’approbation de la chambre haute du parlement, prévoit la mise en place d’un mécanisme national de subventions, en forme de compensations financières, qui seront versées directement aux ménages à faibles revenus, pour l’octroi des produits de premières nécessités.
De ce fait, l’Etat continuera à puiser dans ses caisses pour venir en aide aux plus démunis, alors que la situation financière du pays ne le permet pas. Le Premier ministre, Aymen Benabderrahamane a bien confirmé cet état de fait en affirmant, lors d’une conférence de presse animée à l’issue de l’adoption du PLF 2022, que l’Etat « continuera à subventionner, à travers des montants importants prévus dans le PLF 2022, les catégories vulnérables et moyennes ». Il a même assuré que la politique de subvention « se poursuivra » et sa levée « nous est interdite ».
Arrêt des subventions et augmentation des transferts sociaux !
En consultant les chiffres du budget alloué aux différents transferts sociaux de l’Etat, dans le projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2022, on remarque une augmentation sensible des subventions des produits de premières nécessitées et aussi ceux de l’énergie, par rapport à la loi de finances complémentaire de l’année en cours.
Ainsi, sur les prix des produits céréaliers et du lait, le budget alloué est de 315 510 millions de dinars pour la loi de finances de 2022, alors que sur la LFC 2021, il est à seulement 280 232 millions de dinars, soit une augmentation de près de 13%.
L’on remarque aussi, dans cette même loi de finances, une augmentation des subventions sur les produits énergétiques. Ainsi, le budget alloué pour le soutien des prix de l’électricité, du gaz et de l’eau, est de 105 349 millions de dinars dans la LF 2022, alors qu’il était de 96 185 millions de dinars dans la LFC 2021, soit une hausse de 10%.
Pour ce qui est du budget alloué au soutien des ménages, la ;loi de finance 2022, prévoit un montant de 597 689 millions de dinars, alors qu’il était prévu, dans la LFC 2021, un budget de 553 764 millions, soit une augmentation de près de 10%.
Ainsi, malgré le déficit budgétaire, le texte réglementaire garde toujours sa dimension sociale, avec l’affectation de 62 % des transferts sociaux aux subventions en soutien aux ménages et aux secteurs de l’Habitat et de la Santé.
Les subventions aux produits de base représenteront encore pour 2022 un total de 17 milliards de dollars, selon le Premier ministre. Ce qui prouve qu’il ne s’agit pas d’une levée de subvention mais plutôt d’une nouvelle « philosophie », encore plus difficile à appliquer sur le terrain.