La pacification de la Libye ne semble pas imminente à l’aune des combats qui s’intensifient de jour en jour autours des pôles économiques et des zones pétrolières, et ce, dans une perte de contrôle criante des autorités centrales.
Selon plusieurs agences libyennes, les affrontements éclatés mercredi derniers à Obari dans le sud est du pays (près du gisement pétrolier de Cherara), opposant des rebelles toubous aux forces de sécurité dans le sud de la Libye, ont causé la mort à 12 personnes et 27 autres blessés. Ces combats ont intervenu après l’échec d’une opération menée par les rebelles toubous pour faire passer clandestinement certains membres de leur tribu d’Algérie vers la Libye.
Ce gisement d’El Charara, proche de la ville Sebha, l’une des plus importantes villes du sud libyen, a été fermé en raison des dégâts occasionnés au niveau d’une installation de stockage de la raffinerie de Zaouiya, dans le nord du pays. D’autres combattants appartenant à la tribu de Zentan contrôlent plusieurs oléoducs du gisement Charara et du Fil.
Avant d’être fermé, le gisement d’El Charara produisait 200.000 barils par jour (bpj), et la production de la Libye était au total de 870.000 bpj, selon un responsable du ministère du Pétrole. Désormais, elle n’est plus que 700.000 bpj au niveau national et la raffinerie de Zaouiya demeure fermée, a-t-il précisé.
D’autres villes du sud du pays connaissent également des troubles depuis plusieurs mois, dans la plupart du temps opposants des tribaux locales pour le contrôle de certains pôles économique et certains établissements étatiques.
Appels au dialogue
Le parlement libyen a appelé cette semaine à un cessez le feu à Obari, et a mis en place une commission parlementaire composée d’élus locaux, afin d’assurer la médiation avec les sages de la région et la participation à une résolution rapide de cette crise.
Le conseil consultatif et les sages de Ourchafana a également lancé un appel en direction de la communauté internationale, lui demandant de « secourir les populations soumises à un drame humanitaire, voire un génocide ».
De son côté, la délégation des Nations Unies présente actuellement en Libye a également lancé un appel pour un dialogue réunissant les différentes forces politiques libyennes, prévu le 29 septembre prochain. Les Nations Unies souhaiterait mettre fin aux combats armés en Libye avant la fin de ce mois de Septembre, à travers un dialogue politique allant dans le sens de la poursuite du processus et transformation démocratique.
Ce premier round de dialogue politique sera axé sur un ensemble de principes parmi lesquels, la reconnaissance de la légitimité des institutions élues ainsi que le respect de la constitution.