Libye : Les forces opposées au gouvernement d'union nationale prennent le contrôle de 2 terminaux pétroliers - Maghreb Emergent

Libye : Les forces opposées au gouvernement d’union nationale prennent le contrôle de 2 terminaux pétroliers

Facebook
Twitter

Les forces dirigées par le général libyen Khalifa Haftar,  opposées au gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par l’ONU, ont annoncé dimanche avoir mené une offensive contre deux importants ports situés dans le “croissant pétrolier”, une zone jusque là sous contrôle du GNA.

 

Ces forces ont affronté les gardes chargés de surveiller les terminaux et ont en pris le contrôle, a affirmé leur porte-parole, le colonel Ahmad al-Mesmari, cité par des medias libyens.

Selon lui, les forces du général Khalifa Haftar ont pris le contrôle du terminal d’al-Sedra, le quartier industriel, la zone résidentielle et le terminal de Ras Lanouf.

Le porte-parole du corps spécialisé des Petroleum Facilities Guards (PFG, milice chargée de la protection des installations pétrolières ), Ali al Hassi, a indiqué de son côté que les forces du général Haftar, ont attaqué Zoueitina, Ras Lanouf et al-Sidra, le plus grand terminal pétrolier libyen, ainsi que la ville d’Adjdabiya.

Le témoignage d’un ingénieur a confirmé la présence des forces du général Haftar à Ras Lanouf et al-Sidra où un des réservoirs a pris feu au cours des combats.

Les deux ports ont été fermés fin 2014, mais les PFG ont récemment conclu un accord avec le gouvernement de Tripoli, soutenu par les Nations unies, pour le rouvrir en tenter ainsi de relancer les exportations de brut libyen.

Les PFG ont également fait part de leur intention de rouvrir le port de Zoueitina, mais les forces d’Haftar, également connues sous le nom d’armée nationale libyenne (LNA) et opposées au gouvernement de Tripoli, souhaitent elles aussi les contrôler.

Les Occidentaux préoccupés

Le 10 août, six pays occidentaux avaient exprimé leur préoccupation devant l’exacerbation des tensions entre les forces du général Haftar et les gardes des installations pétrolières, qui pourraient causer des dommages aux infrastructures libyennes.

Dans une déclaration conjointe, l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont exprimé leur soutien au «Gouvernement d’Union nationale pour ses efforts à résoudre pacifiquement les perturbations des exportations énergétiques de la Libye».

Les six pays ont appelé «toutes les parties à s’abstenir de tout acte d’hostilité et à éviter toute action susceptible d’endommager ou de perturber les infrastructures énergétiques de la Libye».

Ils ont exprimé en particulier «leur préoccupation face à la tension croissante signalée près du terminal de Zoueitina», l’une des principales infrastructures pétrolières sur la côte est du pays, située dans la zone dite du «croissant pétrolier», à environ 100 kilomètres au sud-ouest de la ville de Benghazi.

Les forces fidèles au général Khalifa Haftar, basées dans l’est libyen et opposées au GNA, n’ont cessé de menacer d’attaquer Zoueitina, contrôlée par les milices des PFG qui ont conclu un accord avec le GNA. Ce dernier a annoncé qu’il entendait reprendre les exportations de brut libyen, à l’arrêt depuis plusieurs mois à cause de divergences politiques et des affrontements entre différentes factions et groupes armés.

Mais ces réexportations sont contestées par les autorités parallèles de l’est du pays, soutenues par l’ «armée nationale libyenne» (ANL) du général Haftar.

Le 26 juillet, ses forces ont menacé de «frapper» les pétroliers qui entreprendraient de transporter du brut en accord avec les autorités de Tripoli, et mobilisé des dizaines de blindés depuis la ville d’Ajdabiya (900 kilomètres à l’est de Tripoli), proche de Zoueitina.

Devant ces nouvelles tensions, les six pays  ont souligné dans leur déclaration qu’«il est dans l’intérêt de tous les Libyens d’apporter leur plein soutien aux efforts menés par le GNA pour fournir ces services de base au peuple libyen».

 

Facebook
Twitter