Un gouvernement intérimaire chargé de conduire la Libye vers des élections en décembre a été élu vendredi dans le cadre du dialogue interlibyen organisé cette semaine sous l’égide des Nations unies à Genève.
Les participants au forum ont élu Mohamed al-Menfi à la tête du conseil présidentiel et Abdoulhamid Dbeibeh comme Premier ministre.
Leur liste l’a emporté avec 39 votes contre 34 pour leurs rivaux, pourtant donnés favoris, Aguila Saleh, chef du Parlement basé à l’est, et Fathi Bachagha, ministre de l’intérieur du gouvernement établi à Tripoli.
« Au nom des Nations unies, je suis heureuse d’assister à ce moment historique », a déclaré la représentante spéciale des Nations unies par intérim, Stéphanie Williams, qui a été interrompue par des applaudissements.
« Vous avez surmonté vos différences, les divisions et les nombreux défis que vous avez affrontés », a-t-elle ajouté.
Tous les candidats de ces instances intérimaires se sont engagés à ne pas briguer la présidence ou un siège de député lors des élections du 24 décembre, et à nommer 30% de femmes aux postes clés du gouvernement.
Beaucoup de Libyens restent cependant sceptiques sur l’issue de ce processus. « C’est un antidouleur pour dépeindre la Libye comme un pays stable pendant un moment. Mais la guerre et la tension vont certainement reprendre un jour ou l’autre, tant que les milices contrôlent le pouvoir », a estimé un fonctionnaire de 45 ans en poste à Tripoli, Abdoulatif al Zorgani.
La Libye a plongé dans le chaos depuis la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi. Le pays est déchiré depuis 2014 entre deux gouvernements concurrents, à l’est et à l’ouest, soutenus par des milices.