Se disant «profondément préoccupés» par le blocage de sites pétroliers en Libye en raison du conflit politique qui oppose les deux gouvernements rivaux de l’Est et de l’Ouest, les Etats-Unis ont appelé hier mercredi à y mettre fin «immédiatement».
«Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la poursuite de la fermeture (de sites pétroliers, NDLR) qui prive les Libyens de revenus conséquents et contribue à la hausse des prix, entraînant des pannes d’électricité, des problèmes d’approvisionnement en eau et des pénuries de carburant», a affirmé l’ambassade américaine à Tripoli dans un communiqué. Les dirigeants libyens «doivent réaliser que ce blocage nuit à tous les Libyens et qu’il a des répercussions sur l’économie mondiale», a ajouté la représentation diplomatique, les appelant à y «mettre fin immédiatement».
600.000 barils/jour de pertes
La Libye, en proie à une crise politique des plus aiguës en raison de luttes féroces pour le contrôle du pouvoir entre les clans de l’Est sous la férule du maréchal Khalifa Haftar, et celui del’Ouest conduit par le Premier ministre contesté, Abdelhamid Dbeibah, connaît depuis mi-avril des fermetures forcées de sites de production pétroliers, orchestrées par des groupes armés proches du premier camp, des pertes de quelque 600.000 barils par jour, au moment où le marché est fortement perturbé par la guerre en Ukraine.
Washington a maintes fois «conseillé» la mise en place d’un «mécanisme financier provisoire» pour gérer les revenus pétroliers et «empêcher le détournement de fonds à des fins politiques», a rappelé l’ambassade. Les derniers blocages sont survenus après l’annonce du transfert par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) de huit milliards de dollars de revenus pétroliers aux caisses du gouvernement de Tripoli, suscitant l’ire du camp de l’Est.
Notant que ce transfert a été effectué sans tenir compte des procédures en place, l’ambassade a toutefois qualifié les blocages qui ont suivi de «réponse précipitée qui porte atteinte au peuple libyen et sape la confiance internationale en la Libye en tant qu’acteur responsable dans l’économie globale».
M.E./Agences