Au lendemain de manifestations massives ayant mobilisés des millions de Maliens dans tout le pays pour protester contre les sanctions imposées par Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), cette dernière a tempéré quelque peu sa position, se disant désormais prête à accompagner le Mali à un retour à l’ordre constitutionnel ».
« La Cédéao reste disponible pour accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste », a souligné Jean-Claude Kassi Brou, président de la Cédéao, sur Twitter sans plus de détails.
Cette déclaration intervient au moment où le gouvernement de la Transition a annoncé son intention de porter plainte contre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).
Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga a déclaré, samedi soir, dans une interview exclusive à la télévision nationale que le gouvernement portera plainte contre les sanctions économiques imposées par la Cédéao et l’Uemoa auprès des juridictions compétentes.
« Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’Etat malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées sous-régionales, africaines et internationales », avait déclaré Choguel Kokalla Maiga.
Stratégie d’étouffement du Mali
La Cédéao avait annoncé, le 9 janvier courant, la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays membres et le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales, à l’exception des produits de première nécessité notamment pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, ainsi que le matériel pour le contrôle de la Covid-19 et des produits pétroliers et électricité.
Selon le Chef du gouvernement « la finalité des sanctions illégales et illégitimes de la Cédéao et de l’Uemoa est de déstabiliser l’Etat malien et d’achever un peuple déjà à terre. En comparant, ces sanctions aux textes fondamentaux de ces organisations, vous vous rendrez compte qu’il y a eu un abus de pouvoir ».
Choguel Kokalla Maiga a regretté que ces organisations sous-régionales aient « choisi, l’Etat d’extrême faiblesse du Mali dans lequel il s’est retrouvé à cause de considérations d’ordres géopolitiques »
Pour rappel, des millions de Maliens ont répondu vendredi, à l’appel à la mobilisation populaire des autorités de la Transition, contre les sanctions économiques imposées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union Economique et Monétaire Ouest- africaine.
« Cette mobilisation qui se distingue par son caractère inédit a eu lieu à Bamako à la place de l’Indépendance, ainsi que dans toutes les régions administratives du Mali. Tous les segments de la société malienne et toutes les couches socio-professionnelles ont démontré à suffisance, le désir ardent de notre peuple, de frayer son propre chemin qui le conduira inexorablement vers la liberté » a souligné le Colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement.
R.I./Agences