C’est fin juillet que le projet de construction de l’usine du groupe français Peugeot va démarrer pour ouvrir la voie à la réalisation en 2019 de la première voiture au Maroc de la célèbre marque au lion. C’est à Casablanca que le premier Comité stratégique du projet industriel PSA s’est tenu en début de semaine, une réunion officielle entre le constructeur français et le ministre marocain de l’Industrie Moulay Hafidh Alami, depuis la signature de l’accord entre le Maroc et le groupe PSA en juin 2015.
Selon le directeur de la région Moyen-Orient, Afrique du nord de PSA Jean-Christophe Quémard, le chantier de réalisation va démarrer à la fin juillet avec les travaux de terrassement, et les premiers bâtiments devraient être livrés fin février 2017, puis ce sera l’installation de la machinerie. Basée à Ameur Seflia, dans la zone franche du chef-lieu du Gharb, appelée Atlantic Free Zone, la future usine de montage de véhicules du constructeur français devrait être opérationnelle en 2019, avec la sortie d’usine des premiers véhicules. Le projet porte sur une capacité de production initiale de 90.000 véhicules par an, et 200.000 unités par an à terme, ainsi que la création jusqu’à 4.500 emplois. L’accord entre l’Etat marocain et le constructeur automobile français a été signé à Rabat le 19 juin 2015 au palais royal. Cet accord, le second après celui conclu avec l’autre géant français de l’automobile Renault, installé dans la free zone de Tanger (nord), prévoit en fait la construction d’une usine pour l’assemblage, dès 2019, de moteurs et de véhicules des segments B et C couvrant les besoins de la région et des clients marocains. L’investissement global de l’usine de Kénitra s’élève à 557 millions d’euros.
La stratégie régionale de Peugeot
Le projet automobile de Peugoet à Kenitra est en réalité une partie d’un vaste programme de construction d’unités de production en Afrique et en Asie. Le projet de Kenitra va en réalité s’imbriquer et compléter le dispositif industriel du groupe existant au Nigeria, et celui en cours de négociation en Iran avec cet objectif de réaliser l’ambition commerciale de 1 million de véhicules sur la région Afrique/Moyen-Orient à l’horizon 2025. Pour les experts de Peugeot, la région Moyen-Orient/Afrique devrait devenir le 3e pilier de croissance du groupe. Pour l’Etat marocain également la mise en place de cette usine va soutenir la construction d’un nouveau port en eau profonde dans la région, mais également donner un coup de fouet au »Plan d’accélération industrielle » du gouvernement, qui vise à doubler la capacité de production automobile du pays pour atteindre 800.000 véhicules d’ici à 2020 et augmenter l’emploi dans le secteur, de 75.000 à 165.000.
Renault booste les exportations marocaines
Le groupe français PSA, qui a déjà une usine d’assemblage à Casablanca, se pose dorénavant comme le second grand constructeur de voitures, avec Renault, au Maroc après le départ définitif de l’italien Fiat, qui était associé à la Société marocaine de construction automobile (Somaca), reprise en 2004 par la marque au losange. Renault, implanté dans la ville du Détroit (Tanger), a produit 290 000 véhicules en 2015, en hausse de 26% par rapport à 2014, et près de 260.000 unités (90%) sont exportées. Avec l’usine Renault de Tanger, le secteur automobile a détrôné le secteur des phosphates comme premier exportateur du Maroc. A fin mai dernier, le secteur automobile a réalisé une hausse de ses expéditions de 14,5% (+3,1Mds DH) à 24,2 milliards de DH contre 21,2Mds DH à la même période en 2015, selon l’Office des changes.