Le Centre marocain de conjoncture (CMC) revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016, qui passent de 2,8% à 1,2%.
Le Centre marocain de conjoncture (CMC) prévoit pour 2016 une croissance de 1,2%, impactée par un recul du PIB agricole, sous l’effet du retard des pluies. Habib El Malki, président du CMC estime dans la dernière analyse du Centre que le recul du PIB agricole, impacté par une mauvaise récolte, va influer négativement sur la croissance en 2016. »C’est un déterminisme qui fait que le PIB agricole conditionne la croissance au Maroc », estime t-il. Le CMC prévoit ainsi une chute »de 14,5% de la valeur ajoutée de l’ensemble du secteur primaire ». Un léger vent d’optimisme contrebalance les prévisions du CMC sur le segment de l’agriculture irriguée, qui est sécurisée par une réserve hydrique jugée assez confortable. L’agriculture irriguée, qui n’occupe que 15% des terres, participe à hauteur de 45% à la valeur ajoutée agricole.
Des réformes en urgence
Par ailleurs, le CMC escompte un regain de dynamisme des autres indicateurs. »Les activités du secteur industriel devraient présenter des configurations en légère amélioration par rapport à la tendance moyenne observée sur les trois dernières années sous l’effet de la demande extérieure » », indique le CMC, cité par L’Economiste. Les scénarios du CMC pour l’ensemble du secteur industriel tablent sur un taux de croissance de 2,9%, le BTP devant en assurer 2,5% et les services 3,8%. Pour autant, ces améliorations n’auront pas d’effet direct sur la croissance et la tirer vers un niveau supérieur à 1,2%. »D’où l’urgence des programmes de restructuration pour replacer l’économie nationale sur des sentiers de croissance plus soutenus et moins fluctuants », explique El Malki, universitaire et ex-ministre de l’agriculture sous le gouvernement d’Abderahmane El Youssoufi (2000) puis ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique sous le gouvernement de Driss Jettou.
BMA et HCP sur la même longueur d’ondes
Les prévisions pessimistes du CMC sont par ailleurs partagées par la banque centrale du Maroc (BAM), qui a prévu une croissance molle de 2,1% contre 2,6% pour le Haut Commissariat au Plan (HCP). Les prévisions pour 2015 étaient de 4,5% de croissance, mais pour 2016, BAM revoit à la baisse cette croissance et la situe à 2,1%, ‘’même sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne’. Les prévisions de BAM rejoignent celles du Haut Commissariat au plan (HCP), qui a estimé en juillet dernier dans son rapport sur les prévisions de croissance et le budget exploratoire, que la croissance sera au rendez vous en 2015, mais s’essoufflera en 2016, s’il ne met pas en place une série de réformes. Il a annoncé une croissance à 2,6% en 2016. Le FMI table sur 3% et la Banque mondiale (4,8%). Le gouvernement prévoit dans sa loi de finances 2016 un taux de croissance de 3% et une réduction du déficit budgétaire à 4,3% du PIB en 2015.