L’économie marocaine traverse une forte zone de turbulences, avec une baisse au second trimestre 2016 de la croissance, affectée par le recul de l’activité agricole. La valeur ajoutée globale réalisée par l’ensemble des activités économiques durant cette période, selon le HCP, a marqué, »une baisse de 0,2% au lieu d’une hausse de 2,9% le deuxième trimestre de l’année 2015. »
Dans le prolongement des scores modestes du 1er trimestre 2016, les performances de l’économie marocaine pour le second trimestre 2016, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP) sont encore plus mauvaises. Le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume s’est accru de 0,5% durant le deuxième trimestre 2016 au lieu de 4,2% une année auparavant, en tenant compte de la hausse des impôts sur les produits nets des subventions de 6,6% au lieu de 15,6%. »Aux prix courants, l’accroissement du PIB s’est situé à 2,1% au lieu de 6,2%, une année auparavant », indique le HCP, qui précise que »la hausse du niveau général des prix a été de 1,6% au lieu de 2%. » Au premier trimestre 2016, le rythme de croissance de l’économie marocaine avait fléchi à 1,7% contre 4,7% durant la même période de l’année 2015. Le HCP souligne que »l’arrêté des comptes nationaux du deuxième trimestre 2016 fait ressortir une forte baisse du rythme de croissance de l’économie nationale, se situant à 0,5% au lieu de 4,2% durant la même période de l’année 2015. » Cette baisse résulte du recul de l’activité agricole et d’un accroissement modéré des activités non agricoles.
Baisse de la valeur ajoutée du secteur agricole
La valeur ajoutée du secteur agricole en volume, corrigée des variations saisonnières, a enregistré une baisse de 10,2% durant la même période en 2016 contre une hausse de la croissance de 14% durant le deuxième trimestre de l’année 2015. Cette inflexion s’explique par »la baisse aussi bien de l’activité de l’agriculture de 10,9% au lieu d’une hausse de 14,7% une année auparavant et de celle de la pêche de 2% au lieu d’une hausse de 6,7% », explique par ailleurs le HCP. De son côté, la valeur ajoutée du secteur secondaire a réalisé un ralentissement de son rythme de croissance, passant de 2,2% le même trimestre de l’année précédente à 1,1%. Plus globalement, au 1er semestre 2016, il y a eu une forte déclinaison du taux de croissance à 2%, soit 0,7% s’il est rapporté à la croissance démographique. Ce taux n’est pas suffisant pour les besoins de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vi, et il n’est pas conforme à l’objectif de 5,5% que s’était fixé le gouvernemental Benkirane I, en février 2012. Même si, entre temps, le déficit budgétaire a été ramené à 3,5% du PIB, et le compte courant de la balance des paiements, qui est passé de -7,9% en 2013 à -1,5% en 2016. La mission du gouvernement Benkirane III, issu des élections du 7 octobre dernier, est simple: relancer la croissance, l’emploi et les investissements publics.