La police marocaine a dispersé jeudi soir à Casablanca des manifestants qui ont demandé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire des Panama Papers, qui a éclaboussé autant le monarque que des hommes d’affaires marocains.
Les manifestants s’étaient rassemblé jeudi soir, Place des Nations Unies, dans la capitale économique du royaume pour demander l’ouverture d’une enquête sur ce scandale, qui a touché notamment le secrétaire particulier du Roi. »Une vingtaine d’activistes qui ont tenté de se rassembler pour manifester, ont été vite encerclés par la police qui a confisqué et détruit les affiches et les banderoles », rapporte l’AFP. Les manifestants avaient lancé au lendemain de l’éclatement de l’affaire, une page Facebook, qui dénonce »le silence du gouvernement face à la richesse du Maroc pillée », et contre »l’impunité dans les crimes financiers et économiques ». Jeudi soir, les initiateurs de cette manifestation organisée pour demander une enquête officielle sur les informations rapportées par la presse internationale relatives aux »Panama Papers » avaient été dispersés et empêchés de se rassembler par la police. Les documents »fuités » par un Consortium de journaux dans le monde, indiquent que le Roi du Maroc a sollicité les services de Mossack Fiosneca pour la constitution d’une société offshore.
Le roi impliqué
Selon le quotidien français, »Le Monde », le roi du Maroc a utilisé les services du cabinet panaméen Mossack Fonseca, au coeur de ce scandale financier, pour monter des opérations douteuses via des sociétés écrans. Dont la SMCD Ltd, une société domiciliée dans les Îles Vierges, chargée de l’acquisition d’un voilier de luxe de plus de 41 m, un hôtel particulier dans le 7e arrondissement à Paris et une société cotée à la bourse de Casablanca. »Les trois structures offshore, qui masquent les ayants droit véritables, ont été montées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca. Les Panama papers consultés par Le Monde et ses partenaires, permettent d’affirmer que le roi était bel et bien le bénéficiaire des montages », affirme le quotidien français. Mais, au Maroc, il n’y a pas que le monarque qui est éclaboussé par l’onde de choc des Panama Papers. Dans le lot, il y a aussi Abdelrrazzak Sitail, directeur de l’hebdomadaire »Les Afriques», Miloud Chaâbi, le PDG d’Ynna Holding (BTP et Pétrochimie), Saâd Bendidi, directeur général délégué du groupe Saham (Immobilier, Santé, Offshoring, Assurances), Kacem Bennani Smires, PDG et héritier du groupe Delassus (exportations de produits agricoles).
Plus de 100 rédactions dans 76 pays ont participé sous la coordination du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) à l’analyse et le traitement de ce qu’on appelle les Panama Papers, une masse de plus 11 millions de fichiers du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste des domiciliations off-shore.