Le PAM, fondé en 2008 par Fouad Ali El Himma, est arrivé premier dans les communales, avec 6.655 sièges (21,2% des suffrages), devant l’Istiqlal (16,22%) et le PJD (15,94%). Le PJD arrive premier, en revanche, dans les élections des conseils régionaux (25,66%), suivi, néanmoins par le PAM (19,47%).
A une année des législatives 2016, la carte politique marocaine s’est sensiblement redessinée après la tenue vendredi 4 septembre des élections locales. Le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), largement soutenu par le »Makhzen », le Palais royal, selon les observateurs, a surpris tout le monde. Il a pris un terrible ascendant sur les partis de la vieille garde, dont l’Istiqlal, les partis de la gauche, les partis de la Haraka et les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), au pouvoir en alliance avec le Rassemblement national des Indépendants (RNI).
Le PAM, fondé en 2008 par Fouad Ali El Himma, est arrivé premier dans les communales avec 6.655 sièges (21,2% des suffrages), devant l’Istiqlal, qui a pris 5106 sièges (16,22% des suffrages) et le PJD avec 5.021 sièges (15,94% des suffrages).
Une débâcle pour la gauche
De leur côté, les partis de la gauche marquent le pas et semblent désunis avec des scores étriqués. Devancés par le RNI (4.408 sièges, 13,99% des suffrages) et le Mouvement populaire avec 3.007 sièges (9,54% des suffrages), le premier parti de la gauche, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), dirigé par Mohamed Lachgar, pointe en 6e position avec seulement 2.656 sièges (8,43%), suivi du Parti du progrès et du socialisme (PPS, ex-communiste) de Nabil Benabdellah, avec 1.766 sièges (5,61%) et l’Union constitutionnelle avec 1.489 sièges (4,73%).
Pour les conseils régionaux, le PJD arrive en tête (174 sièges, 25,66%) devant le PAM (132 sièges, 19,47%) et l’Istiqlal (119 sièges, 17,55%). Là également, le premier parti de la gauche, l’USFP, pointe en 6eme position (48 sièges, 7,08%), devancé par le RNI et le MP, alors que le PPS arrive en 8eme position (23 sièges, 3,39%).
Les législatives en point de mire
Sans conteste, ces élections locales constituent une grande désillusion pour les partis de gauche au Maroc, alors que le PAM est arrivé à se positionner comme un sérieux outsider pour les prochaines législatives.
D’ores et déjà, la bataille des législatives a commencé. En reportant les élections régionales, le PJD de Abdelilah Benkirane est bien parti pour être réélu au mois de septembre 2016. Il a démontré, selon des observateurs, qu’il reste la première force politique du pays, d’autant qu’il a surclassé son principal adversaire, l’Istiqlal, à Fès, le fief du parti de Hamid Chabat.
Mais, »le plus important pour le moment est de savoir qui va diriger les régions et ce ne sera pas facile pour le PJD car les partis avec lesquels il est susceptible de s’allier au niveau régional ont enregistré des résultats modestes », relève Manar Slimi, enseignant à l’université Mohamed V de Rabat, interrogé par des médias marocains.
»Nous pensons que cette victoire va renforcer notre position’’, estime, de son côté, le PJD’iste Abdelali Hamiedine. D’ici les législatives de 2016, le parti islamiste, s’il reste encre bien ancré dans la société marocaine, est pourtant bousculé par le PAM, un »parti-Etat », selon des politologues marocains.