La croissance de l’économie marocaine au 1er trimestre 2016 a été modeste, affectée par une chute de la production céréalière. Le rythme de croissance de l’économie a donc fléchi à 1,7% contre 4,7% durant la même période de l’année 2015.
Dans son rapport sur les Comptes nationaux au 1er trimestre 2016 rendu public ce jeudi 30 juin, le Haut Commissariat marocain au Plan (HCP), relève que la valeur ajoutée du secteur agricole en volume, a enregistré une chute de 7,4% durant cette période contre une forte hausse de 14,9% au premier trimestre 2015. »Cette évolution s’explique par une baisse de l’activité de l’agriculture de 9% au lieu d’une hausse de 13,6% une année auparavant et par une moindre augmentation de celle de la pêche à 11,3% au lieu de 31,4% », explique le département de M. Ahmed Lahlimi Alami. Par contre, le HCP relève que la valeur ajoutée du secteur industriel a rebondi à 3,1% contre 2,7% à la même période en 2015 grâce à une hausse de 7% de l’industrie d’extraction contre une baisse 10,8% en 2015, ou un rebond du BTP à 2,3% contre 0,1% à la même période en 2015. Globalement, les activités du secteur secondaire se sont bien comportées, ainsi que le secteur tertiaire dont la valeur ajoutée a affichée une hausse de 2% contre 0,9 au même trimestre de l’année 2015. A l’exception des services des activités financières et assurances qui ont enregistré une baisse de 0,3%, toutes les composantes du secteur ont dégagé des croissances positives, dont les postes et télécommunications ( 5% au lieu de 2,4%), ou le commerce (+3,5% au lieu de 0,6%), ajoute le HCP. Résultat: la valeur ajoutée globale réalisée par l’ensemble des activités économiques a ainsi marqué le pas, avec une hausse modeste de 0,9% au lieu de 3,2% le premier trimestre de l’année 2015. Le recul de la valeur ajoutée agricole a pesé sur le PIB, qui n’a évolué que de 1,7% durant le premier trimestre 2016 contre 4,7% une année auparavant. Et, »aux prix courants, le PIB s’est située à 2,9% au lieu de 7,8%, une année auparavant », rapporte le HCP qui ajoute que »la hausse du niveau général des prix a été ainsi de 1,2% au lieu de 3,1%. »
Hausse de la demande intérieure
Par ailleurs, la demande intérieure s’est accrue de 3% au 1er trimestre 2016 au lieu de 0,3% la même période de l’année 2015, et sa contribution à la croissance a été de 3,3 points au lieu de 0,4 point, indique le HCP. Quant aux exportations de biens et services, elles ont affiché une hausse de 6,3% durant le premier trimestre 2016 (6,8% en 2015), alors que les importations ont augmenté de 8,7% contre une baisse de 4,1% au 1er trimestre 2015. »Dans ces conditions, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 1,6 point au lieu d’une contribution positive de 4,3 points le même trimestre de l’année précédente », note encore le HCP. Dans sa note du mois d’Avril 2016, le HCP avait déjà relevé un brusque ralentissement de la croissance économique du Maroc au 1er trimestre 2016. »La croissance économique nationale au premier trimestre 2016 s’est établie à +1,7% en rythme annuel contre +5,2% durant le dernier trimestre 2015 », avait noté le HCP, expliquant ce trou d’air par un recul des activités agricoles, dont la production céréalière, affectée par une faible pluviométrie, a été ramenée de 70 millions à 38 millions de quintaux. Pour 2016, le gouvernement Benkirane ne table guère plus de 2% de croissance, au mieux. Au pire, la Banque centrale, Bank Al Maghrib (BAM), a ramené, le 22 mars dernier, à 1% ses prévisions de croissance économique en 2016, contre 2,1 % initialement.