En dépit d’une amélioration du niveau des réserves de change, les déficits sont par contre en train de s’aggraver, estime dans sa dernière note la banque centrale du Maroc, BAM.
Bank Al Maghrib indique dans sa dernière note hébdomadaire, qu’au 19 août 2016, les réserves internationales nettes se sont établies à 245,8 milliards de dirhams, soit 25,26 milliards de dollars, en hausse de 18,4% en glissement annuel. A fin octobre 2015, les réserves de change du Maroc étaient de 22,3 Mds de dollars. D’autre part, le dirham s’est apprécié, selon BAM, au cours de la semaine allant du 18 au 24 août 2016 de 0,04% par rapport à l’euro et déprécié de 0,06% face au dollar. Ce qui a donné un petit coup de fouet à la hausse des réserves de change, dopées en fait par la baisse des cours des produits pétroliers et l’abandon progressif du système de compensation des prix, en particulier pour les produits importés. Le niveau de ces réserves de change permettra un taux de couverture des importations d’au moins six mois.
Hausse du déficit budgétaire
Par ailleurs, le premier semestre 2016 s’est soldé par un déficit budgétaire de 24,6 milliards de dirhams, en hausse de 4,8 milliards de Dh par rapport à la même période de 2015, rapporte BAM, selon laquelle »les recettes ordinaires se sont améliorées de 5,7% à 122,1 milliards, recouvrant une hausse de 5,9% des recettes fiscales et une croissance de 5% de celles non fiscales ». Par contre, les dépenses globales sont en progression de 4,7% à 148,3 milliards de Dh, avec un rebond de 14,9% à 31 milliards des dépenses des autres biens et services, de 3,4% à 17 milliards de Dh des charges en intérêts de la dette et de 11,4% à 31 milliards de Dh des dépenses d’investissement. La loi de Finances 2016 table sur un déficit budgétaire de 3,5% du PIB sur la base d’une inflation ramenée à 1,7% du PIB et un cours moyen du brut à 61 dollars/baril. Pour autant, note BAM, la charge de compensation s’est allégée de 31,1% à 5,5 milliards de Dh d’une année à l’autre. Par ailleurs, la banque centrale du Maroc confirme qu’à fin juillet 2016, »le déficit commercial s’est creusé à 7,2 milliards de Dh à 103,6 milliards de Dh en glissement annuel ». »Cette évolution est attribuable à l’accroissement de 10,7 milliards de dirhams ou 4,8% des importations, plus important que celui de 3,5 milliards ou 2,7% des exportations », explique BAM. Ce qui implique un recul du taux de couverture de 56,9% à 55,8%. Enfin, l’inflation, en glissement annuel, est revenue de 2,3% en juin à 1,6% enjuillet, en liaison avec la décélération de 14,4% à 8,5% de l’inflation des produits alimentaires à prix volatils et à l’accentuation de la baisse des prix des carburants et lubrifiants de 4,9% à 6,1%, note la banque centrale du Maroc.