L’agroalimentaire aura son plan de formation à l’horizon 2021. Le département de la Formation professionnelle planche, en effet, sur une étude d’identification des besoins en compétences pour le secteur. Un budget de 1,23 million de dirhams est consacré à cette étude dont le lancement est prévu pour septembre prochain.
«Il s’agit d’élaborer un plan de formation spécifique aux métiers de l’agroalimentaire avec la détermination des mesures préalables et d’accompagnement nécessaires à sa mise en œuvre», précise le ministère dans le cahier des prescriptions spéciales (CPS) accompagnant l’appel d’offres de l’étude. Concrètement, le plan de formation en projet devra décliner l’évolution prévisionnelle de la demande en compétences de l’activité à l’horizon 2021 et présenter l’évolution prévisionnelle de l’offre de formation nécessaire pour répondre à cette demande en concertation avec les principaux organismes publics ou privés intervenant dans la formation. Il s’agit aussi d’élaborer un plan d’action pour la mise en œuvre du plan de formation en déterminant les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes.
À cela s’ajoutera l’identification des nouveaux projets d’investissements à réaliser par des opérateurs publics ou privés, les projets de réaménagement et de réhabilitation ainsi que les nouveaux cursus à développer. L’objectif étant de réduire les écarts entre l’offre et la demande. «L’étude en projet devra proposer un mode de fonctionnement sur les plans pédagogique, organisationnel et mode de gestion pour répondre aux évolutions des besoins et aux exigences spécifiques de l’agroalimentaire afin d’assurer une meilleure adaptation de l’offre à la demande», développe le ministère. Le consultant aura par ailleurs à identifier des mesures d’accompagnement nécessaires pour sa mise en œuvre et élaborer une carte de formation par région, par année et par opérateur de formation. L’étude sera réalisée en quatre phases. D’abord, l’organisation d’un atelier de gestion axé sur les résultats. Puis, une étude sectorielle pour les métiers de l’agroalimentaire. Ensuite, l’élaboration du plan de formation.
Enfin, une présentation informatisée des données et des résultats de l’étude pour permettre leur gestion et exploitation.
L’atelier à organiser a pour objectif de permettre à l’ensemble des parties prenantes d’appréhender les données et les résultats attendus du projet et en partager la même compréhension. «L’atelier interviendra avant le démarrage des activités du projet pour clarifier les responsabilités des différents intervenants en les faisant participer à la définition des résultats escomptés et des indicateurs de mesure de l’atteinte de ces résultats. Il doit ainsi faire partie intégrante de la méthodologie d’intervention pour la réalisation du plan de formation pour le secteur», explique le département de la Formation professionnelle. Le plan de formation en projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement du système de la formation professionnelle à l’horizon 2021 visant la formation pour tous et tout au long de la vie. Cette stratégie porte notamment sur la mise en place d’un système intégré des besoins et de construction de l’offre de formation professionnelle. Elle prévoit également l’instauration d’une gouvernance rénovée et intégrée permettant l’amélioration de l’efficacité et l’efficience du dispositif de formation professionnelle. Sans oublier le renforcement du principe du partenariat public-privé et le placement de l’entreprise au cœur du dispositif de la formation professionnelle.
Pour le ministère, le secteur de l’agroalimentaire revêt une importance stratégique. L’activité pèse, en effet, 29% du produit intérieur brut (PIB) industriel, 26% des entreprises industrielles, 20% des emplois formels et pas moins de 15% de l’export de produits transformés. Rappelons que le Plan d’accélération industrielle (2014-2020) accorde une importance majeure au secteur. Une étude a été, en effet, menée par l’Industrie pour définir la stratégie de développement de l’agroalimentaire. Celle-ci a débouché sur la définition d’un contrat-programmé pour le secteur.