»En dépit de la baisse de sa part dans le PIB à environ 11% en 2014 au lieu de 15% en 1998 », l’agriculture »continue de rythmer la croissance nationale », estime un rapport de Bank al Maghrib
Dans un document élaboré à l’occasion du Conseil national de l’entreprise tenu le 2 avril à Agadir, Bank Al Maghrib (BAM) dresse un état des lieux plutôt optimiste de l’économie marocaine.
Pour le wali (gouverneur) de la Banque centrale du Maroc, Abdelatif Jouahri, la croissance économique du Maroc est fortement dépendante de l’agriculture, elle même liée »aux conditions climatiques » et donc il s’agit d’une croissance »volatile ». Cependant, »en dépit de la baisse de sa part dans le PIB à environ 11% en 2014 au lieu de 15% en 1998 », l’agriculture »continue de rythmer la croissance nationale », estime BAM, pour qui »sa part dans le volume d’emploi demeure, toutefois, importante », à 39,9% en moyenne entre 2008 et 2014.
D’autre part, le déficit budgétaire »poursuit son amélioration après le dérapage de 2012, une amélioration favorisée par le recul des cours des produits pétroliers, qui s’est traduit par une baisse sensible de la charge de compensation », écrit BAM, qui rappelle la charge de compensation pour les produits énergétiques est passée de 54,9 milliards de dirhams en 2012 à 14 milliards en 2015, soit de 6,5% du PIB en 2012 et 1,4% en 2015.
L’endettement du Trésor, quant à lui, reste en hausse, passant de 45,4% du PIB en 2008 à 64 % en 2015 (dont 49,6% du PIB en dette intérieure et 14,4% en dette extérieure), »un niveau élevé par rapport à la moyenne des pays ayant la même notation », note BAM. Pour ce qui est de l’encourt des réserves de change, il continue de se renforcer, passant de »4 mois d’importations en 2012 à 6 mois et 24 jours en 2015 et devrait continuer à s’améliorer à hauteur d’un mois de couverture additionnel par an », note la Banque centrale, qui confirme, par ailleurs, que »la situation de la liquidité bancaire s’est nettement améliorée, passant d’un besoin de 40,6 milliards de dirhams en 2014 à 16,5 milliards en 2015 et devrait passer à une situation excédentaire à partir de cette année ».
Le bémol
Mais, le rapport de la Banque centrale du Maroc prévoit une décélération de la croissance en 2016, même si les grands indicateurs rebondissent et affichent de bons scores, dans un contexte marqué par la chute des prix du baril de pétrole et la reprise des exportations.
En 2016, donc, »l’activité économique devrait enregistrer un net ralentissement, avec une croissance autour de 1% », prévoit BAM, qui ajoute qu »’elle devrait reprendre pour avoisiner 3,9% en 2017 », mais sous la condition »d’une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux ».
L’analyse de BAM souligne en fait que »cette forte décélération en 2016 reflète une baisse de 13,8% de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une production céréalière estimée à 38 millions de quintaux » et »la croissance non agricole devrait rester atone autour de 3% ». Si l’inflation devrait se situer autour de 0,5% en 2016, impactée par »l’affaiblissement de la demande intérieure et la faible inflation importée », en 2017, elle devrait augmenter à 1,4%. Quant au déficit budgétaire, il devrait être ramené à 3,7% du PIB en 2016 et à 3,1% du PIB en 2017, »favorisé par le niveau bas des prix du pétrole et les entrées des dons CCG », alors que »le déficit du compte courant va baisser à 0,1% du PIB en 2016 et à 0,3% en 2017 ».
Enfin, les réserves de change nettes devraient se renforcer, pour assurer la couverture de 7 mois et 21 jours d’importations en 2016 et 8 mois et 15 jours en 2017.