Selon Bank Al Maghrib, l’industrie a accusé une perte de 37.000 postes d’emplois, tandis que le BTP a connu une stagnation de ses effectifs après deux années de baisses significatives. Les services n’en ont créé que 42.000 emplois en 2014.
L’année 2014 a été marquée pour le Maroc par la lenteur de la reprise de l’activité non agricole et la détérioration sensible de la situation sur le marché du travail. Reflétant un manque de dynamisme au niveau des services et des industries manufacturières ainsi qu’une poursuite de l’essoufflement du BTP, la croissance du PIB non agricole s’est établie à 3,1%, rythme largement inférieur à sa moyenne depuis le début des années 2000. Ce sont les faits saillants du rapport 2014 de la banque centrale, Bank al-Maghrib, présenté par son gouverneur Abdellatif Jouahri devant le roi du Maroc début juillet à Casablanca.
Repli de la valeur ajoutée agricole
Pour sa part, la valeur ajoutée agricole après une année exceptionnelle, a accusé un repli de 2,5%, ramenant la croissance économique de 4,7% en 2013 à 2,4%. « Ce faible niveau de l’activité aurait contribué à maintenir un climat d’attentisme, la formation brute de capital fixe ayant baissé pour la deuxième année consécutive », constate Bank Al Maghrib (BAM). Le rapport souligne qu’parallèle, la consommation finale des ménages a poursuivi son ralentissement pour la troisième année, avec un accroissement de 3,2% contre 5,4% en 2011. La contribution à la croissance de la demande intérieure, son moteur traditionnel, ressort ainsi en recul sensible de 7,3 à 1,2 points de pourcentage, poursuit le rapport. Dans ce contexte, l’économie nationale n’a généré que 21.000 emplois, soit la deuxième plus faible création au cours des quatorze dernières années.
Un chômage persistant
L’industrie a accusé une perte de 37.000 postes, la plus importante depuis 2009, le BTP a connu une stagnation de ses effectifs après deux années de baisses significatives, tandis que les services n’en ont créé que 42.000. « Cette situation aurait poussé une frange de la population à se retirer du marché du travail, induisant ainsi une nouvelle diminution de 0,3 point du taux d’activité », relève BAM. Par ailleurs, le Maroc enregistre l’un des taux d’investissement les plus élevés au monde, mais les résultats restent bien en-deçà des espérances aussi bien en termes de croissance que d’emplois, relève BAM dans son rapport. En effet, après une moyenne de 4,8% entre 2000 et 2008, la croissance non agricole est revenue à un rythme moyen de 3,6% depuis 2009 et de 3,1% sur les deux dernières années. En outre, le chômage persiste à des niveaux élevés en milieu urbain et en particulier parmi les jeunes.
Le marché boursier se détériore
D’autre part, le rapport de BAM souligne qu’en 2014, la situation sur le marché boursier de Casablanca a continué à se détériorer. « L’indice de référence a certes enregistré une hausse de 5,6% après trois années consécutives de baisse, mais le niveau de liquidité mesuré par le rapport du volume de transactions à la capitalisation boursière s’est davantage dégradé », est-il souligné. En outre, « la contribution du marché au financement de l’économie reste très faible » avec un volume d’augmentation de capital en forte baisse.
368 millions de billets de banque imprimés
Pour contribuer à satisfaire la demande globale en billets et disposer de stocks opérationnels satisfaisants, Bank Al-Maghrib a annoncé avoir procédé à l’impression de 368 millions de billets de banque et opéré le traitement qualitatif de 530 millions de billets retournés de la circulation, ce qui a permis d’en récupérer 202 millions de billets valides. A noter que la demande globale en billets de banque a été satisfaite par 1,4 milliard de billets produits par les Centres Privés de Tri (CPT) et par 676 millions de billets produits par BAM. L’exploitation des lignes de production des billets a connu, en 2014, une optimisation considérable suite à l’impression, outre les 368 millions de billets de banque marocains, de 325 millions de billets de banque de pays étrangers. Ainsi, le total des billets imprimés par BAM en 2014 est de 693 millions de billets, en progression de 82% par rapport à la production de 379,9 millions de billets réalisée en 2013.
