L’annonce de l’implantation d’une usine automobile du constructeur français PSA Peugeot Citroën au Maroc a donné une nouvelle impulsion à l’industrie marocaine, renforçant le positionnement du Royaume sur le marché mondial de l’industrie automobile, a affirmé jeudi l’Oxford Business Group».
Nécessitant un investissement de 557 millions d’euros, les travaux de construction de la nouvelle usine du groupe PSA Peugeot Citroën à Kénitra devraient débuter en 2016, a ajouté l’étude de l’OBG, indiquant que les premiers véhicules devraient sortir des chaînes de production en 2019.
Avec une capacité de production initiale de 90.000 véhicules par an, l’usine pourra atteindre à terme 200.000 unités par an et permettra de créer jusqu’à 4.500 emplois, a précisé le cabinet d’études britannique.
La décision de Peugeot d’utiliser le Maroc comme hub pour son expansion régionale s’inscrit dans la lignée des actions de Renault, son compatriote français et le plus grand producteur automobile au Maroc, qui a ouvert en 2012 une nouvelle usine à Tanger en plus de celle de Casablanca, avec une capacité annuelle combinée de plus de 400.000 unités, ont relevé les analystes de l’OBG.
Située à environ 47 km au nord de Rabat, la capitale, la nouvelle usine Peugeot contribuera à la réalisation de l’objectif à long terme de l’entreprise de vendre un million de véhicules en Afrique et au Moyen-Orient à l’horizon 2025, ont soutenu les auteurs de cette étude.
Selon l’OBG, la mise en place de cette usine conforte la volonté du gouvernement marocain de construire un nouveau port en eau profonde dans la région, un projet en préparation depuis 2010.
Et d’ajouter que la réalisation de ce projet s’inscrit en droite ligne du Plan d’accélération industrielle du gouvernement, qui vise à doubler la capacité de production automobile du pays pour atteindre 800.000 véhicules d’ici à 2020 et à augmenter l’emploi dans le secteur, de 75.000 à 165.000.
D’après les experts de l’OBG, l’usine Peugeot de Kénitra aura aussi des retombées positives sur les industries connexes telles que la fabrication de pièces. De l’avis des responsables de Peugeot, l’usine prévoit de s’approvisionner à hauteur de 60% localement notamment en matière de composants et compte rehausser ce taux à 80% lorsque la chaîne d’approvisionnement locale en aura les capacités.
Pour atteindre cet objectif, le Maroc œuvre sans cesse à accélérer le développement des secteurs automobiles et de composants, en proposant aux investisseurs des incitations fiscales et des infrastructures clés en main dans un certain nombre de zones dédiées telles que l’Atlantic Free Zone (AFZ) à Kénitra, a rappelé l’OBG.
L’Atlantic Free Zone (AFZ) de Kénitra est une plateforme industrielle intégrée, qui s’étale sur une superficie de 345 ha, créée en 2012 pour accueillir un secteur automobile en plein essor, ont tenu à préciser les analystes du cabinet d’études britannique.
Comme d’autres zones de libre-échange marocaines, l’AFZ encourage les entreprises à réaliser des investissements de capitaux en échange d’une exonération fiscale pour les cinq premières années d’exploitation, suivie par un taux d’imposition de 8,75% sur une période de 20 ans.
Selon l’Oxford Business Group, l’AFZ a attiré jusqu’à présent plus de 2 milliards de Dirhams (183,9 millions d’euros) d’investissements et a permis la création d’environ 10.500 d’emplois directs grâce à huit projets déjà en exploitation.
A noter que le spécialiste du câblage automobile américain Delphi a ouvert l’an dernier sa troisième usine au Maroc à l’AFZ, contribuant ainsi à la création d’environ 10.000 postes d’emplois.
Grâce à l’investissement dans les centres de formation et à l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), un nombre croissant d’employés qualifiés travaillent dans le secteur automobile marocain, a relevé l’OBG.
Pour sa part, l’AFZ dispose d’un établissement de formation qui joue un rôle clé dans la formation d’une main-d’œuvre qualifiée répondant aux exigences des professionnels de l’automobile.
Selon les données de l’Organisation internationale des constructeurs d’automobiles citées par le cabinet britannique de l’intelligence économique, le Maroc a produit près de 232.000 véhicules l’année dernière, un chiffre en hausse de 38,5% par rapport à l’année précédente.
Fort de sa stabilité politique, sa stratégie industrielle intégrée et son positionnement géographique entre l’Europe et un certain nombre de marchés émergents d’Afrique, le Maroc se classe désormais parmi les plus grands constructeurs automobiles en Afrique, a souligné l’OBG, affirmant que le secteur automobile au Royaume continuera sa croissance et maintiendra son élan qui devrait s’accélérer encore avec l’inauguration de la deuxième phase de l’AFZ, prévue début de l’année prochaine.