Le secteur informel au Maroc brasse un chiffre d’affaires annuel de plus de 410 milliards de dirhams, soit environ 40 milliards d’euros. Le commerce, le BTP et l’industrie sont les fers de lance de ce secteur, qui fait vivre plusieurs millions de personnes au Maroc et contribue à hauteur de 11,5% au PIB.
Le Haut Commissariat marocain au Plan a, dans une enquête sur le secteur informel au Maroc réalisée entre 2013 et 2014, relevé que la production du secteur informel a enregistré une hausse de 8% à 185 milliards de dirhams. Les activités commerciales, notamment celles de détail, y contribuent pour près de 35% (2013) contre 37% en 2007. La même tendance, selon le document du HCP mis en ligne, est enregistrée au niveau du secteur industriel et des services, alors que la production du secteur du BTP reste scotchée à 18% durant la période des deux enquêtes. Entre 2013 et 2014, le chiffre d’affaires du secteur a ainsi bondi de 6,5% à 410 milliards de dirhams. »En 2013, les unités de production informelles (UPI) étaient au nombre de 1,68 million, en progression annuelle moyenne de 19. 000 unités ou encore de 1,2%, par rapport à 2007 où leur nombre était de 1,55 million », note l’enquête du HCP. Fatalement, un peu plus de la moitié de ces créations de nouvelles entités économiques informelles sont enregistrées dans le commerce. L’industrie arrive en deuxième position avec un taux de 16%, le reste des activités étant dans les secteurs du BTP et les services. Par ailleurs, la production du secteur informel marocain a enregistré une hausse de 8% à 185 milliards de dirham, selon l’enquête du HCP, avec une contribution des activités commerciales à hauteur de 35% en 2013 contre 37% en 2007.
Ne pas entretenir l’illusion
Par ailleurs, »les UPI, en 2013, ont investi 3,366 milliards de DH, en accroissement annuel de 3,2% depuis 2007, représentant une contribution de 1,1% à la formation brute du capital fixe national » et »réalisé 12,2% de la production nationale après 10,9% en 2007 », explique le HCP, qui ajoute que »la valeur ajoutée créée par les UPI représente, en 2013, 12,6% de la valeur ajoutée nationale. » En fait, la production du secteur informel a contribué à hauteur de 11,5% au PIB du Maroc en 2013. Quelque 2,4 millions de personnes travaillent, selon cette enquête, dans le secteur informel au Maroc, soit 36,3% de l’emploi non-agricole. Pour autant, le Haut commissaire au Plan, Ahmed Alami Lahlimi, relativise les choses: « »la présentation statistique de ses rapports avec les différents secteurs économiques et ses contributions à l’économie nationale ne devraient pas entretenir l’illusion, largement présente dans l’opinion publique, que la résorption de la sphère informelle passerait, en définitive, par sa simple inclusion dans le système de gestion fiscal national. » Pour M. Lahlimi, la résorption du secteur informel »semble devoir se réaliser dans le cadre de la transformation globale des structures productives nationales et du relèvement de sa productivité globale. »