Cette deuxième phase du projet de complexe solaire porte sur le développement de deux nouvelles centrales, d’une capacité totale de 350 MW environ, avec une production annuelle cumulée estimée à plus de 1 100 GWh en moyenne.
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, ce 3 décembre 2014, deux prêts en faveur de la phase II du projet de complexe solaire d’Ouarzazate (centrales NOORo II et NOORo III), a annoncé mercredi la Banque africaine. Le premier, d’un montant de 100 millions d’euros, provient des fonds propres de la BAD, le deuxième, de 119 millions de dollars, étant octroyé via le Fonds pour les technologies propres (qui fait partie des fonds d’investissement climatiques – FIC), en sa qualité d’organe d’exécution.
Cette deuxième phase du projet de complexe solaire porte sur le développement de deux nouvelles centrales, d’une capacité totale de 350 MW environ, avec une production annuelle cumulée estimée à plus de 1 100 GWh en moyenne.
« Le projet fait partie des opérations innovantes que la Banque soutient dans le secteur de l’énergie, compte tenu de la technologie utilisée et de son montage financier qui recourt aux FIC et du fait qu’il s’agit d’un partenariat public-privé soutenu par plusieurs bailleurs de fonds. La participation de la Banque à cette deuxième phase confortera ainsi sa position en tant que partenaire majeur dans le développement du Maroc et renforcera son rôle prépondérant dans la lutte contre les effets du changement climatique », a souligné Alex Rugamba, directeur du Département de l’énergie, de l’environnement et du changement climatique de la BAD, dans la foulée de l’approbation des prêts.
Le Maroc vise à développer une capacité minimale de 2 000 MW à l’horizon 2020
Le projet s’inscrit dans le cadre du Programme solaire marocain (dit “Programme NOOR”), qui ambitionne de développer une capacité minimale de 2 000 MW à l’horizon 2020. Objectif : sécuriser l’approvisionnement en énergie de la population et des secteurs productifs, sachant que le Maroc dépend à 95 % de l’extérieur pour ses besoins primaires en énergie. Entre 2002 et 2012, le pays a vu sa consommation en énergie électrique progresser de 7,2 % en moyenne. Au regard des prévisions, la demande en énergie primaire du Maroc devrait tripler et celle en énergie électrique quadrupler à l’horizon 2030. Aussi le pays a-t-il fait de la sécurité de son approvisionnement en énergie une priorité de sa nouvelle stratégie énergétique 2010-2030, qui fait une large place à la diversification des sources de production et à la mise en valeur du potentiel des énergies renouvelables – dont la part dans la production électrique devrait être portée à 42 % en 2020.
Le projet aura des retombées socio-économiques au niveau local, dans la province d’Ouarzazate, qui compte environ 583 000 habitants et où le taux de pauvreté avoisine les 23 %. A l’échelle nationale, outre son impact positif sur la balance commerciale, il contribuera à réduire de près de 522 000 tonnes par an les émissions de CO2 ; fournir une énergie électrique fiable aux entreprises, qui gagneront ainsi en compétitivité ; et enfin à promouvoir une nouvelle filière industrielle, spécialisée dans la fabrication d’équipements solaires et génératrice d’emplois.
Le deuxième financement de la BAD au complexe solaire d’Ouarzazate
Ce projet est le deuxième financement que la BAD accorde au complexe solaire d’Ouarzazate. Le premier, relatif à la première phase de réalisation du complexe NOOR Ouarzazate et qui date de 2012, se composait d’un prêt de 100 millions d’euros prélevés sur les fonds propres de la Banque et d’un autre prêt de 100 millions de dollars accordé via le Fonds pour les technologies propres. Lancés en mai 2013, les travaux de cette première phase portaient sur la construction de la première centrale solaire de 160 MW (NOORo I), qui devrait entrer en service à la fin de l’année 2015. Ce projet vient en complément d’autres opérations de la Banque en cours d’exécution au Maroc dans le secteur de l’énergie, à l’instar du projet de développement du réseau de transport et de répartition de l’électricité, qui servira, entre autres, à évacuer l’énergie produite au complexe de Ouarzazate.