Ahmed Lahlimi Alami a prévu pour 2015 une croissance de 4,3%, tirée principalement par la consommation des ménages.
Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au plan (HCP), met en garde le gouvernement Benkirane: la croissance sera au rendez vous en 2015, mais s’essoufflera en 2016, s’il ne met pas en place une série de réformes.
Lors de sa conférence de presse annuelle organisée jeudi dernier sur les prévisions de croissance et le budget exploratoire, Ahmed Lahlimi Alami a prévu pour 2015 une croissance de 4,3%, tirée principalement par la consommation des ménages, même si cette dernière a enregistré un ralentissement par rapport aux années précédentes (3% en 2014 contre 6% entre 2007 et 2014).
Pour 2016, le HCP annonce une croissance à 2,6%, et, comme le note le journal marocain L’Economiste, il se montre plus pessimiste que le FMI, qui prévoit 5% et la Banque mondiale (4,8%). Toutefois, il est en accord avec le Centre marocain de conjoncture, qui prévoit également 2,8% de croissance en 2016.
Dans ses calculs, le HCP se base sur la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2015 et une production céréalière moyenne. L’année prochaine, le secteur des services devrait s’accroître de 3,4% contre une croissance modérée à 2,3% pour l’industrie.
HCP : Il faut mettre en place les réformes, et vite!
Pour Ahmed Lahlimi Alami, la modeste reprise des activités non agricoles en 2015 est le résultat d’un environnement international peu favorable et une demande intérieure moins vigoureuse. Plus globalement, les prévisions du HCP tablent sur une modeste poursuite de la reprise des industries de transformation, dont les filières de l’agroalimentaire, l’automobile et la chimie-parachimie. Le secteur du BTP connaîtra également une amélioration.
Dans les services, le HCP escompte un raffermissement du secteur des télécommunications de près de 6,5%. En revanche, la valeur ajoutée du secteur touristique devrait baisser de 2,7%.
En 2015, la croissance économique du Maroc devrait continuer à être soutenue notamment par la demande intérieure et la hausse des exportations par rapport aux importations.
Pour redresser complètement l’économie marocaine, le HCP appelle le gouvernement à mettre en place une série de réformes, dont celle de la caisse de compensation, du régime des retraites, et de la fiscalité, et à revoir en profondeur le mode de gestion de l’administration publique, une administration boulimique, qui consomme 20% du PIB en charges de fonctionnement. Le HCP insiste par ailleurs sur la mise en place d’un meilleur climat des affaires, et l’encouragement des investissements.
La loi de finances 2015 a prévu une croissance de 4,4% et un déficit budgétaire stabilisé à 4,3% du PIB contre 4,9% en 2014.