Saad Eddine El Othmani aurait bouclé la liste des ministres de son gouvernement à l’issue d’une réunion marathon ce week-end avec les dirigeants des partis formant la nouvelle majorité. L’annonce du nouveau gouvernement reste suspendue à l’accord du roi.
Selon le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribya, le chef de gouvernement désigné a mis un nom devant chaque ministère à l’issue de cette réunion, qui s’est terminée tard dans la soirée de samedi.
Les tractations ont d’abord permis d’évacuer le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, contre quatre portefeuilles pour son parti. Comme prévu, les postes dits »techniques » ont été réservés aux technocrates du RNI, drivé par Aziz Akhannouch, un riche homme d’affaires proche du roi.
Selon Al Ahdath Al Maghribya, citant des sources proches du PJD (Parti justice et développement) le prochain gouvernement devrait compter en plus de 18 ministres, 7 ministères délégués et 7 secrétariats d’Etat. Le PJD garde le plus grand nombre de postes ministériels.
Vainqueur des législatives d’octobre dernier sans disposer de la majorité des voix, le PDJ, le parti de la »lampe », devrait avoir 11 postes ministériels, dont ceux de la Justice, l’Equipement et le Transport, et les Finances.
Le rassemblement national des indépendants (RNI) aurait négocié 8 ministères, dont celui des Affaires étrangères, le Mouvement populaire (MP) d’Ahmed Laenser six portefeuilles, quatre ministères pour l’USFP et l’Union Constitutionnelle de Mohamed Sadjid, et deux ministères pour le PPS de Nabil Benabdallah.
Le domaine du roi
Selon Akhbar El Youm, proche du PJD, des ministres de l’équipe Benkirane devraient passer la main dans le gouvernement El Othmani, notamment Salaheddine Mezouar, Mohammed El Ouafa, El Houssaine Louardi, Najib Boulif ou Driss El Azami, Lahcen Daoudi et Mohammed Moubdiî.
Des cadres du PJD auraient quant à eux décliné la proposition d’El Othmani de faire partie du gouvernement, en particulier Abdelhak El Arabi ou Abdelghani Lakhdar. Mais plusieurs titres de la presse marocaine soulignent que rien n’est encore acquis pour le gouvernement.
La décision finale reviendra évidemment au roi, autant sur la liste des ministrables que des noms mis à côté de certains ministères, dont les Affaires étrangères, estime Assabah.
Mohamed VI garde la main sur les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la défense, des Affaires religieuses et maintenant de l’Education nationale. L’Istiqlal ne fera pas partie du gouvernement dirigé par le PJD, tout comme le Parti Authenticité et Modernité (PAM), qui avait annoncé en octobre qu’il restera dans l’opposition.