Le recul important de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc constaté par le HCP n’est pas équitablement réparti. Il est plus important en milieu urbain qu’en milieu rural où vivaient, en 2014, 85,4% des pauvres contre 80% en 2004.
Selon une étude du Haut Commissariat marocain au Plan (HCP), présentée hier à Rabat et dont les principaux éléments ont été rapportés par la presse marocaine, la pauvreté multidimensionnelle a sensiblement baissé au Maroc entre 2004 et 2014, année du dernier recensement de la population.
L’effectif global de la population en situation de pauvreté multidimensionnelle, indique le HCP, a baissé à raison de 9,4% par an entre 2004 et 2014, passant ainsi de 7,5 millions de personnes à 2,8 millions.
Pour rappel, le calcul de la pauvreté multidimensionnelle intègre d’autres éléments que le simple revenu. Ces éléments sont le nombre de biens mobiliers possédés (télévision, téléphone, etc.), l’alimentation, la mortalité infantile, le nombre d’années de scolarisation, l’accès à l’électricité, à l’eau potable et aux sanitaires, la qualité du solde l’habitat et, enfin, le combustible utiliser dans la cuisine.
45,2% des communes rurales connaissent un déficit en éducation
Le recul important de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc constaté par le HCP n’est pas équitablement réparti. Il est plus important en milieu urbain qu’en milieu rural où vivaient, en 2014, 85,4% des Marocains pauvres, contre 80% en 2004.
Dans une étude rendue publique par l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) le 28 septembre 2017, l’indice de développement local multidimensionnel (IDLM) marocain s’est établi à 0,70 sur une échelle allant de 0 à 1, ce qui signifie, selon les rédacteurs du document, que « les déficits en développement s’élèvent à une moyenne de 30% dans chacune des dimensions du développement ».
L’IDLM, indique l’étude de l’OMDH, « tient en compte les dimensions non-monétaires du développement » et « résume le progrès cumulé dans six dimensions du développement, de la santé, de l’éducation, de l’emploi, du logement, de l’accès aux services sociaux et du cadre de vie des ménages ».
Le document, élaboré sur la base des résultats du Recensement de la population de 2014, pointe un déficit de développement deux fois plus important dans les campagnes que dans les villes : 45,2% des communes rurales connaissent un déficit en éducation, 40% pour le cadre de vie, 37,3%, suivi de l’habitat (25,0%), des services sociaux (22,3%) et de l’activité économique (10,4%).