Le Saoudien Mohammed Al Amoudi et sa holding Corral, actionnaires à 67% de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage, ont promis d’honorer en numéraire leur quote-part (670 millions de dollars), et ce, au pus tard le 15 novembre prochain.
En dépit d’un accord lors d’une assemblée générale extraordinaire d’injecter 920 millions d’euros pour sauver la seule raffinerie du Maroc de la banqueroute, la Samir reste toujours dans le rouge.
Après deux reports au mois de septembre dernier, l’Assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage ((Samir) a pu se tenir vendredi dernier au siège de la société, à Mohammadia (30 km à l’est de Casablanca). Elle a approuvé à la majorité de ses membres la proposition d’une augmentation du capital de 920 millions d’euros pour aérer la société, en grosse difficulté financière.
Le Saoudien Mohammed Al Amoudi et sa holding Corral, actionnaires à 67% du groupe, ont promis d’honorer leur quote-part en numéraire. La participation de cette holding est de 670 millions de dollars, selon un communiqué de la Samir rapporté par L’Usine nouvelle, pour faire le tour de table afin de réunir les 10 milliards de dirhams (920 millions). En outre, cet apport se fera au pus tard le 15 novembre prochain et l’actionnaire saoudien a exprimé sa volonté »de faire ses meilleurs efforts pour souscrire au solde de l’augmentation de capital, dans l’hypothèse où les actionnaires minoritaires ne souscriraient pas à ‘cette opération) ».
»Le Conseil d’Administration entamera les démarches auprès des autorités publiques et boursières marocaines, avec pour objectif de lancer l’opération d’appel public à l’épargne dans les meilleurs délais », ajoute le communiqué de la Samir. Le capital du groupe, en plus de Corral, est détenu à 5,7% par le groupe marocain Holmarcom, propriété de la famille Chaqroun, qui possède plusieurs entreprises dans l’industrie, les boissons minérales et l’aéronautique. Quant au flottant du capital de la Samir, il est de 26,9%, détenus pour l’essentiel par de grandes institutions financières et des petits porteurs.
Des créances dus à l’Etat de l’ordre de 13 milliards de dirhams
La crise de la Samir est apparue à l’été dernier, lorsqu’elle n’a pu alimenter une grande partie du marché local des carburants, emportée par une tourmente financière. Le raffineur cumule d’importantes dettes auprès de ses fournisseurs, des banques et de l’administration fiscale et sociale. Les seules dettes auprès de l’Etat représentent au moins 13 milliards de dirhams. Depuis, la fourniture du marché des carburants au Maroc est assurée pour l’essentiel par les importations des principaux distributeurs du pays comme Afriquia, OilLybia, Total Maroc ou Winxo.
Les soucis financiers de l’unique raffinerie du Maroc sont à chercher du côté d’un bilan 2014 catastrophique, pour la seconde année consécutive, et ce, dans le sillage de la baisse des cours mondiaux du pétrole. Pour 2014, son résultat net est négatif à -3,42 millions de dirhams contre 320 MDH en 2013. Le résultat financier pour 2014 est resté, quant à lui, stable à – 400 MDH. Par ailleurs, le chiffre d’affaires a enregistré une baisse de 10% et s’est établi à 44,04 MMDH, sur fond de repli de 12% des exportations.
La Samir, cotée à la Bourse de Casablanca, affichait fin 2014 une capitalisation de 3,35 milliards de dirhams (MMDH). Fin 2014, le cours de son action a chuté de 10% à 281,75 dirhams par action, et ce trou d’air s’est poursuivi en 2015: l’action de la société s’est dépréciée à la fin mai dernier à la bourse de Casablanca de 2,47% à 176DH. La cotation des actions du groupe a été suspendue par le gendarme de la bourse de Casablanca, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM).