Le gouvernement marocain, à moins de trois mois des prochaines élections législatives, va faire passer en force son projet de réforme des caisses de retraite. Laissant sur le carreau les syndicats, toujours accrochés à leurs revendications. Un projet qui va faire passer l’âge de départ à la retraite au-delà de 60 ans.
La commission parlementaire chargée de l’examen du projet de réforme des caisses de retraite a terminé mardi ses travaux, et a fixé à vendredi le dernier délai pour la remise des amendements des groupes parlementaires. La totalité des textes ainsi que les amendements devraient en outre être adoptés lundi en commission, pour ouvrir la voie au vote en plénière mardi prochain, avant d’être ensuite transmis pour débat et adoption définitive à la première Chambre. La rapidité de l’examen de ce projet de loi, critiqué par les syndicats, qui estiment n’avoir pas été consultés, va permettre au chef de gouvernement Abdelilah Benkirane de terminer sa législature en beauté, avec la réforme du régime des retraites au Maroc. Dans une interview au site du PJD, Abdelhak El Arabi, conseiller du chef du gouvernement, a clairement indiqué que l’exécutif compte mener à son terme la réforme des retraites au Maroc. ‘’Quoiqu’il en soit, la réforme des retraites sera menée par le gouvernement, qui n’est pas prêt à sacrifier l’avenir de millions de Marocains, quel que soit le prix à payer.’’ Dans la foulée, il avait appelé la Chambre des conseillers à ne pas bloquer le projet.
Hausse des salaires : Le ‘’niet’ du gouvernement
Les revendications syndicales, représentés en majorité par les syndicats de gauche (CDT, FDT), portent notamment sur une revalorisation des salaires, et la diminution de la pression fiscale avec un réaménagement des différentes tranches d’imposition à l’IR. Mais, il s’agit d’une proposition, qui n’a pas d’être retenue par le gouvernement dans la mesure où l’impact sur les recettes générées par l’IR pourrait être important. ‘’ La proposition des syndicats est pourtant simple : au lieu d’imposer une intolérable pression fiscale sur les travailleurs, ‘’l’Etat doit combattre la fraude fiscale’’, disent les syndicats. En outre, les syndicalistes tiennent à une hausse de 600 dirhams des salaires dans le secteur public, les collectivités locales, dans les entreprises et établissements publics. Une revendication difficile à satisfaire par l’Exécutif, car la masse salariale dépasse les 105 milliards de DH et engloutit 33% du budget de l’Etat. D’autant que la masse salariale a augmenté au Maroc, durant ces dix dernières années, en moyenne de 6% par an, et dans le même temps, les effectifs dans la fonction publique n’ont progressé que de 1,37%. ‘’Une augmentation générale des revenus s’avère être très coûteuse, insupportable pour le budget de l’Etat’’, avait estimé Al Arabi. Il a laissé entendre que le gouvernement va donner la priorité aux couches à revenus limités, avant de préciser que ‘’2016 est année difficile’’.